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Critiques de livres

Leadership: The Warrior’s Art

Sous la direction de Christopher Kolenda
Army War College Foundation Press, Carlisle (Pennsylvanie), 2001
437
pages, 13,97 $ US

Compte rendu du lieutenant-colonel Peter J. Williams

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Couverture de livreIl est parfois bon de lire les notes en bas de page. J’ai trouvé ce « petit » bijou, qui n’est pas si petit que ça, dans l’une des notes d’un article sur la transformation de l’armée américaine. L’éditeur de ce recueil, le major Kolenda, est officier de cavalerie, mais il a également enseigné l’histoire militaire à l’académie militaire de West Point.

Ce recueil, qui s’adresse aux meneurs d’hommes, a un objectif didactique, comme le dit Kolenda : « Il vise à stimuler la réflexion et l’esprit critique et à inspirer la passion pour l’étude. » Kolenda part du principe que, pour bien étudier le leadership, il faut une triple perspective : théorique, historique et pragmatique.

Kolenda a rassemblé 19 articles, dont 3 sont de sa plume. Les 16 autres ont été écrits en majorité par d’anciens officiers de l’armée américaine mais aussi par des universitaires et des membres du secteur privé. Le livre se divise en trois parties, conformément à la thèse de Kolenda :

  • Première partie – Conceptions traditionnelles et modernes du leadership.
  • Deuxième partie – Études de cas historiques.
  • Troisième partie – Pratiques contemporaines du leadership et commentaires sur ces pratiques.

Le livre est bien documenté. Les notes, qui couvrent plus de 50 pages, font abondamment référence à d’autres ouvrages dans le même domaine.

Les articles de la première partie se lisent facilement, les auteurs ayant soin d’éviter le langage technique qui caractérise de nombreux écrits théoriques sur le leadership et le comportement humain. Cela dit, le tableau que présente un des auteurs pour illustrer un système destiné à assurer la cohésion d’une unité est peut-être un peu trop ambitieux.

Les études de cas de la deuxième partie témoignent d’un choix judicieux. Elles évoquent certains épisodes peu glorieux de l’histoire de l’armée américaine. Elles montrent notamment dans quelles circonstances le général Pershing a remplacé de nombreux commandants sur le champ de bataille, pendant la Première Guerre mondiale. Une étude portant sur les opérations des Allemands pendant la Seconde Guerre mondiale se penche sur le fameux « sens moral », censé animer tous les militaires.

On peut toutefois émettre deux critiques. D’abord, ce recueil est trop axé sur le leadership au sein de l’armée et pas assez sur le leadership au sein de la force aérienne et de la marine ou lors d’opérations interarmées. Bien que les études de cas fassent état des mesures prises par le général américain Curtis Lemay, dont la décision d’envoyer ses B-29 faire des raids incendiaires sur le Japon pendant la Seconde Guerre mondiale est très controversée, on note une absence totale d’analyse du leadership dans la marine. Ensuite, ce livre ne présente que le point de vue américain. Il eût été bon de faire appel à des auteurs étrangers, surtout lorsqu’il s’agit d’analyser « l’excellence tactique de l’armée allemande lors de la Seconde Guerre mondiale » ou « l’art opérationnel soviétique » de 1917 à 1945.

Quoi qu’il en soit, ces deux observations n’enlèvent rien au fait qu’il s’agit dans l’ensemble d’une excellente étude du comportement des commandants face au danger. Kolenda a aussi inclus un article fondé sur une situation fictive se produisant en 2008, dans laquelle les forces américaines pourraient très bien se trouver et d’après laquelle la supériorité en matière de savoir militaire pourrait être l’atout décisif. Ce livre présente aussi le point de vue des subalternes sur le leadership et il aborde la question du leadership dans les forces spéciales, vu le rôle important que jouent ces forces dans les opérations actuelles.

Il faut espérer qu’une future édition de cet ouvrage comprendra une analyse du leadership dans la « guerre contre le terrorisme ». Compte tenu de l’expérience acquise ces dernières années par plusieurs commandants supérieurs des forces canadiennes, tant au sein de la Force internationale d’assistance à la sécurité en Afghanistan qu’à la tête d’une force navale internationale, il serait utile et particulièrement pertinent d’avoir un point de vue canadien sur le leadership opérationnel actuel.

D’après Kolenda, le leadership doit essentiellement « inciter le corps et l’esprit à suivre, quelles que soient les circonstances extérieures ». Ce livre fournit un cadre théorique pour la réalisation d’un tel objectif, cite des cas où cet objectif a été atteint et montre la voie à suivre à l’avenir. Je recommande vivement, surtout à ceux qui sont appelés à commander, cette étude sur un sujet qui est toujours d’actualité.

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Le lieutenant-colonel Peter J. Williams est directeur de la disponibilité opérationnelle des forces terrestres 5 (Plans G3) au quartier général de la Défense nationale.