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Histoire

Des commandos

Photo du LAC PA 213630 par le lieutenant Royal

Entraînement de commando : escalade d’une falaise.

Un insigne
À partir de 1943, cet insigne a été celui des royal marines,la formation qui a officiellement donné naissance aux commandos.

La faiblesse engendre la force : La création des commandos britanniques et du concept de raid

par le colonel Bernd Horn

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Introduction

Les vagues s’écrasaient bruyamment sur la plage tandis que la sentinelle allemande, qui retournait péniblement au poste de garde, remontait

son col pour se protéger du vent glacé soufflant de la Manche. Instinctivement, l’homme rentrait la tête dans les épaules, cherchant la protection de son épais manteau de laine. Soudain, il s’arrêta; son sixième sens l’avertissait d’un danger, mais, lorsqu’il se tourna face au vent glacial, il ne vit rien de suspect et n’entendit que le fracas incessant de la houle sur la côte française. Il s’était remis en route et songeait à la chaleur qu’il allait bientôt retrouver avec bonheur quand il réalisa, trop tard, qu’il n’était pas seul. Avant qu’il ait pu se retourner ou faire glisser son fusil de son épaule, quelqu’un lui tira violemment la tête sur le côté et plongea dans sa carotide l’acier froid d’un poignard de combat. Une silhouette fantomatique déposa doucement sur le sol le corps sans vie. Brusquement, au même instant, d’autres silhouettes sortirent de l’ombre, des mitraillettes et des explosifs à la main. Les commandos étaient revenus semer la mort et la destruction sur les territoires occupés par Hitler.

Ce drame obscur a traversé l’histoire sans tambour ni trompette. Cette scène tragique parmi tant d’autres dans un monde en proie au chaos incarnait néanmoins la vision de Winston Churchill, lequel avait déclaré, dans les premiers jours sombres de la guerre : « Une main d’acier surgira de la mer et arrachera les sentinelles allemandes à leur poste1. » La déclaration du premier ministre avait beau être théâtrale et exaltante, elle était faite à un moment où le pays était dans une position non de supériorité mais de faiblesse.

La rapidité et la violence de l’invasion allemande en Europe au printemps 1940 prirent complètement par surprise les Britanniques et les Français, dont la mentalité n’avait pas évolué depuis la Grande Guerre. La conquête de l’Europe de l’Ouest prit 46 jours, mais tout se joua en seulement 10 jours. Les derniers soldats des forces expéditionnaires britanniques en France furent évacués des plages de Dunkerque dans la nuit du 2 juin 1940. Lors de cette retraite désespérée, les Britanniques perdirent presque tout leur équipement lourd, leurs armes et leurs moyens de transport. Ils rassemblèrent alors leurs forces pour faire face à ce qui semblait être l’inévitable conclusion du plan allemand : l’invasion de leur pays.

Des commandos

Photo du LAC PA 113247

Des commandos s’entraînent sur de petites embarcations.

Les débuts

Dépourvue du matériel et des armes essentiels et engluée dans une doctrine et une stratégie militaires manifestement dépassées, la Grande-Bretagne était au bord du désastre. Elle devait se rééquiper, reconstituer et entraîner une armée, tout en se préparant à se défendre. La seule solution semblait être de prendre son parti des événements, de se retrancher et d’attendre l’assaut inéluctable.

Ce n’est pas ce qui arriva. Pendant que le matériel britannique se consumait encore sur les plages de Dunkerque, le nouveau premier ministre, qui était pugnace, déclara à la Chambre des communes, le 4 juin 1940 : « Nous ne nous contenterons pas d’une guerre défensive2. » Il savait parfaitement que, pour gagner une guerre, il faut prendre l’offensive. En outre, seule l’offensive pouvait donner aux soldats et à leurs chefs la confiance et l’expérience dont ils avaient besoin et maintenir le moral des civils et des militaires. Par ailleurs, l’ennemi ne peut alors plus prendre l’initiative. Si on le frappe, il est forcé d’adopter des mesures défensives et d’éparpiller des ressources peu abondantes.

Cet après-midi-là, Churchill écrivit dans une note adressée au général Hastings Ismay, son chef d’état-major au secrétariat du Cabinet de guerre : « Le danger que représente un débarquement allemand en Angleterre [...] nous inquiète beaucoup [...]. Pourquoi pense-t-on que nous ne pouvons pas agir de même contre eux? [...] Nous devrions nous mettre tout de suite à constituer des unités de raid indépendantes et bien équipées3. » Après tout, notait Churchill, «ce serait fantastique de pouvoir amener les Allemands à se demander où ils seront attaqués la prochaine fois au lieu d’être obligé de barricader toute l’île!4 »

Deux jours plus tard, Churchill envoya une nouvelle missive à Ismay : « Nous devons organiser des opérations avec des troupes de choc spécialement entraînées, qui feront régner la terreur sur le littoral en frappant l’ennemi et en disparaissant aussitôt5. » Puis il ordonna sèchement « aux chefs d’état-major interarmées de [...] proposer des mesures pour une offensive vigoureuse, audacieuse et incessante contre les côtes occupées par les Allemands6 ».

Les cogitations et la missive de Churchill furent transmises au chef d’état-major impérial, le général John Dill. Celui-ci ne perdit pas de temps. Il demanda à l’un de ses officiers d’état-major, le lieutenant-colonel Dudley W. Clarke, de trouver un moyen de stimuler la combativité de l’armée jusqu’à ce qu’elle puisse reprendre l’offensive. Clarke s’attela immédiatement à la tâche. À l’instar de Churchill, il se rendait compte que « même la plus petite menace [...] doit contraindre les Allemands à cesser leurs préparatifs d’invasion enfiévrés pour organiser leur défense et détourner des troupes afin de protéger cette gigantesque ligne de front [l’Europe occupée]7. ».

Clarke avait une solution simple : la guérilla. Il estimait que c’était la meilleure technique pour les Britanniques, compte tenu de la situation. Aussi proposa-t-il de constituer des « commandos », terme créé durant la guerre des Boers, afin d’obliger les Allemands à éparpiller leurs ressources et de restaurer la combativité de l’armée britannique8. Dill transmit cette suggestion à Churchill, qui l’accueillit avec enthousiasme. L’idée était de nature à lui plaire. Churchill, qui était un aventurier, un journaliste et un soldat chevronné, avait une conception héroïque et romantique de la guerre. De plus, il conservait « un attachement presque symbolique pour l’offensive9 ». À ses yeux, l’audace et la volonté étaient la seule façon de mener une guerre10. Il envoya plus tard à Franklin Roosevelt une note révélatrice de son état d’esprit : « [La] meilleure défense consiste à attaquer l’ennemi, à lui sauter à la gorge et à la lui serrer jusqu’à ce qu’il rende l’âme11. »

Les adeptes et les adversaires de la proposition

L’idée se concrétisa. Malgré la résistance de nombreux officiers supérieurs, qui pensaient que de précieuses ressources seraient vainement gaspillées à un moment où la nation était menacée d’invasion, Churchill campa sur ses positions. Dans une remarquable démonstration d’efficacité militaire, le 8 juin 1940, le général Dill reçut l’autorisation de constituer des commandos et la section M09 du ministère de la Guerre fut créée. Quatre jours plus tard, Churchill nommait le lieutenant général Alan Bourne, adjudant général des Royal Marines, « commandant des raids sur les côtes occupées par l’ennemi et conseiller auprès des chefs d’état-major pour les opérations interarmées12 ».

Son projet prenant corps, Clarke pouvait créer des « groupes de guérilleros qui dévasteraient la longue ligne de côte tenue par l’ennemi afin de l’obliger à disperser ses principales ressources13 ». Douze commandos, rassemblant 500 hommes et composés chacun d’un quartier général et de 10 troupes, furent proposés. Le lieutenant-colonel Clarke reçut l’ordre incroyable d’organiser un raid outre-Manche « le plus tôt possible14 »

La création d’une force

Seulement, il fallait bâtir la force. Dès le début, il fut évident que l’armée de terre n’affecterait aucune unité aux commandos et que la défense de la mère patrie requérait tout le personnel disponible. De plus, il fallait être avare de ses ressources. La pénurie de matériel et d’armement était si criante que les commandos furent « armés, équipés, organisés et gérés pour un seul type de mission : des raids éclairs sur le continent européen, au cours desquels les soldats ne passaient pas plus de 48 heures hors des bases anglaises15 ». Le problème était si grave qu’un commando ne pouvait réunir ses armes au grand complet, comme des mitraillettes, que grâce à un centre de répartition, et seulement juste avant un raid16.

Pour ce qui est des ressources en hommes, Clarke fut un peu plus chanceux. Les officiers des 1er et 2e commandos provenaient des dix compagnies indépendantes qui avaient été formées un peu plus tôt afin de harceler les forces allemandes pénétrant en Norvège. Ces compagnies, comprenant chacune environ 20 officiers et 270 soldats, avaient été créées en grande partie avec le personnel de seconde ligne des divisions de l’armée territoriale, en avril 1940. Formées uniquement pour mener des raids, elles étaient autonomes et détachées sur un navire qui leur servait de base flottante. Les soldats ne vivaient pas en garnison. Ils étaient cantonnés dans des logements civils dans les villes côtières. Le chaos provoqué par l’offensive allemande en Norvège empêcha toute véritable préparation. Les soldats et les chefs miliciens des compagnies indépendantes ne furent presque pas entraînés avant d’être déployés dans la Norvège aux abois.

Lord Mounbatten

Photo par Bern Schwartz

Lord Mountbatten, chef des opérations interalliées à partir d’octobre 1941.

L’avancée allemande en Norvège fut très rapide, et les cinq compagnies indépendantes déployées à temps dans ce pays se retirèrent au début de juin. Finalement, elles ne menèrent aucun raid et effectuèrent très peu d’opérations de guérilla. En fait, dans l’ensemble, elles n’eurent que très peu de contacts avec l’ennemi17.

Des commandos

Photo du LAC PA 141307

Un groupe de commandos de retour d’un raid sur la côte française passe près d’un Goatley dégonflé.

Leur démantèlement fournit immédiatement un bassin de soldats. Cependant, l’inexpérience des troupes territoriales était jugée incompatible avec le projet; sous la pression de Churchill, les derniers commandos furent donc recrutés parmi des volontaires de l’armée régulière pour « un service spécial de nature dangereuse18 ». Les candidats devaient être parfaitement entraînés. Les commandants, sélectionnés parmi les volontaires, purent choisir leurs officiers, lesquels furent détachés dans différentes unités afin de choisir leurs soldats.

La sélection reposait sur une logique simple. Vu la nature des opérations, il fallait des volontaires, et les meilleurs d’entre eux. C’est pourquoi, à l’origine, les candidatures furent minutieusement examinées. Selon un rapport, « les officiers et les soldats ont fait l’objet d’une sélection très rigoureuse et, dès le début, ils ont constitué des unités triées sur le volet19. » Les recruteurs recherchaient des êtres jeunes, intelligents, dont la forme physique était exceptionnelle, qui avaient fait preuve de courage, d’endurance, d’esprit d’initiative, d’ingéniosité, d’autonomie et d’agressivité et qui savaient nager et bien tirer. Les officiers cherchaient aussi des candidats doués en mécanique, qui savaient conduire des engins motorisés et n’étaient pas sujets au mal de l’air ou de mer20.

« Je cherchais l’intelligence et la vivacité, dit le brigadier John Durnford-Slater, premier commandant du 3e commando. Je cherchais et j’ai trouvé une force de caractère exceptionnelle. [...] Je voulais que chaque membre du commando puisse être un chef, qu’il soit entraîné mentalement et physiquement et qu’il respire la bonne humeur, l’enthousiasme et l’assurance21. » Il faut noter qu’on ne sélectionna pas la totalité de l’effectif des sous-officiers; on préférait promouvoir les soldats une fois qu’ils avaient fait leurs preuves.

Les soldats sélectionnés épousèrent très rapidement le concept de commando. Le raid devint leur première fonction. Ils devaient s’entraîner pour devenir « des troupes d’assaut puissantes », capables de coopérer avec les forces navales et aériennes. Ils devaient s’emparer de cibles vitales, détruire les services ennemis, neutraliser les batteries côtières et anéantir par surprise tout ennemi désigné par le haut commandement22. On leur demanda aussi de s’habituer à travailler plus fort et plus longtemps que les autres membres des forces armées et à moins se reposer.

Comme on pouvait s’y attendre, les commandos attirèrent des êtres agressifs et friands d’action, qui façonnèrent rapidement l’image du commando. Selon un officier et ancien combattant, « il y avait un sentiment d’urgence, une tension pour atteindre un idéal, une détermination individuelle à pousser son corps au-delà de ses limites d’endurance afin de soutenir sa résolution [...]. Tous les membres de la force étaient tenaces. Généralement, l’armée est terre à terre, et il n’y a pas un tel idéalisme collectif23. » Ensemble, les soldats forgèrent l’« esprit de commando », qui se caractérise par la détermination, l’enthousiasme et la bonne humeur, surtout dans l’adversité, et par l’esprit d’initiative, l’autonomie et la camaraderie24.

Une fois la sélection opérée, il fallait organiser et entraîner les soldats. Comme les membres des anciennes compagnies indépendantes, les commandos ne furent pas logés dans des casernes; chaque soldat recevait une allocation pour se loger et se nourrir. Les commandants jugeaient cette pratique excellente : grâce à elle, les hommes étaient plus autonomes et ils étaient tous disponibles pour l’entraînement à toute heure du jour et de la nuit puisqu’ils n’étaient pas astreints aux obligations administratives indissociables de la vie dans une caserne25. Les troupes appréciaient également cette pratique. Selon le major Geoffrey Appleyard, « c’est le meilleur métier que l’on puisse exercer dans l’armée de terre, et, si on le fait bien, il peut être d’une utilité incommensurable. [...] Pas de paperasserie et de tracasseries administratives [...], uniquement des opérations dont la réussite repose principalement sur vous et sur les soldats que vous avez choisis pour remplir la mission avec vous [...]; c’est révolutionnaire26. » Beaucoup partageaient ce point de vue. C’est la raison pour laquelle le « retour à l’unité d’origine » devint la sanction la plus efficace27.

Au départ, l’entraînement dépendait de chaque commandant d’unité, mais, en décembre 1940, le château de Achnacarry devint l’unité de transit du centre spécial d’entraînement jusqu’en décembre 1941, où il devint officiellement le camp d’entraînement des commandos. Le but était d’atteindre une certaine uniformité et une certaine concentration au cours des premières étapes de l’entraînement. Dès qu’une recrue avait achevé sa formation de base à Achnacarry, elle était mutée dans l’unité de transit, où elle suivait un entraînement collectif et interarmées plus poussé avant d’être affectée à une unité active28. Les critères étaient impitoyables. Les hommes ne répondant pas aux exigences de l’entraînement étaient renvoyés sur-le-champ dans leur unité d’origine.

Que ce soit à Achnacarry, dans l’unité de transit ou dans l’unité opérationnelle, l’entraînement était particulièrement épuisant. Les longues marches (jusqu’à 64 kilomètres en 24 heures), les exercices d’assaut éreintants, l’escalade des falaises et une myriade d’activités ardues et exténuantes étaient monnaie courante. Il n’y avait pas de munitions à blanc. Dans un souci de réalisme et pour amener les soldats à se dépasser physiquement et mentalement, on n’employait que de vrais explosifs et munitions. Fondamentalement, l’entraînement avait pour but d’aguerrir les soldats, de leur apprendre à souffrir stoïquement et à tout faire pour remplir leur mission, quels que soient les difficultés et les obstacles auxquels ils pouvaient se heurter.

L’entraînement était conçu pour atteindre un certain nombre d’objectifs : stimuler la combativité du soldat et lui donner constamment le désir de s’en prendre à l’ennemi; montrer que l’obscurité et la nuit étaient une aide plutôt qu’un handicap en « permettant de se rapprocher de l’ennemi et de l’attaquer29 »; développer l’autonomie du soldat et sa capacité à agir, le cas échéant, de son propre chef afin d’accomplir sa mission. Par ailleurs, grâce à cet entraînement, la condition physique du soldat était comparable à celle d’un athlète de très haut niveau.

L’entraînement comportait un volet très pratique et faisait acquérir des compétences primordiales pour les raids. Ainsi, il familiarisait les soldats avec la mer, les navires et les petites embarcations et leur apprenait à se nourrir de ce que la nature avait à offrir, à escalader des falaises, à se déplacer sur des reliefs accidentés. En outre, les soldats apprenaient des tactiques d’infiltration, des techniques de destruction et de sabotage, le parachutisme et « l’art de bluffer et de ruser30 ».

Amenés par bateau, sous-marin ou hydravion, les commandos devaient débarquer avant l’aube pour détruire des batteries ou des installations de défense côtière ou se déplacer sur des côtes rocheuses dans l’obscurité et par gros temps, dans des zones où les défenses étaient censées être plus faibles. Ils devaient débarquer près de falaises qu’il fallait escalader pour attaquer à l’intérieur des terres, là où l’ennemi s’y attendait le moins. Ils devaient pénétrer les lignes ennemies en s’infiltrant par petits groupes afin de mener des assauts nocturnes contre des quartiers généraux, des parcs de tanks, des centres de communications ou des installations situées sur les lignes de communication ennemies. Ils devaient en outre tendre des embuscades aux soldats ennemis rejoignant les zones de combat. Par ailleurs, comme ils pouvaient infiltrer les périmètres des terrains d’aviation, ils étaient chargés de détruire les aéronefs, de mener des raids de reconnaissance, de recueillir d’autres renseignements sur l’ennemi, ou simplement de causer des tensions, des perturbations et de l’anxiété au sein des défenses ennemies. Enfin, une ou deux unités de commandos devaient mener des raids de diversion à grande échelle afin d’amener l’ennemi à engager ses troupes de réserve dans la bataille31.

La résistance aux commandos

Bien que les commandos aient commencé par attirer le nombre et le type de soldats voulus et qu’ils aient bénéficié du haut patronage du premier ministre, ils n’ont pas tardé à rencontrer des résistances. « Comme d’habitude, un nouveau concept ou une nouvelle organisation a tendance à se heurter à des résistances, même lorsque la nation se trouve au plus fort d’une crise32 », se plaignait le brigadier Anthony Farrar-Hockley. La résistance émanait du ministère de la Guerre, notamment des commandants opérationnels. Beaucoup jugeaient, ce qui se conçoit, qu’il n’était pas sensé de disperser les ressources lorsqu’une invasion était probable. Même une fois le danger écarté, beaucoup pensaient encore qu’il ne valait pas la peine d’investir dans les commandos et les raids. « Fondre sur l’ennemi, tuer quelques gardes, faire sauter deux ou trois blockhaus et capturer une poignée de prisonniers ne justifiaient pas le coût du déploiement de navires, d’aéronefs et de soldats d’élite33 », nota le major général Julian Thompson par la suite.

La perspective de perdre certains des meilleurs soldats, qui se portaient toujours volontaires pour les missions spéciales, contrariait les dirigeants et les commandants. Selon Churchill, « le ministère de la Guerre opposait une résistance farouche, et l’entêtement augmentait à mesure que l’on descendait dans la hiérarchie [...]. L’idée que de grands groupes de “francs-tireurs” privilégiés, à la tenue peu réglementaire et à l’allure désinvolte, puissent ternir la réputation d’efficacité et de courage des bataillons de l’armée régulière répugnait à des hommes qui avaient consacré leur vie entière à l’organisation et à la discipline des unités permanentes [...]. Les colonels de beaucoup de nos meilleurs régiments étaient en colère34. » D’après un rapport officiel, « les forces chargées de la défense intérieure n’ont cessé d’user de leur influence sur le ministère de la Guerre pour contrecarrer les efforts de ceux qui nous soutenaient35. »

Malgré cette opposition, l’idée de former des commandos n’a pas été abandonnée, essentiellement en raison du vif intérêt et du soutien opiniâtre de Churchill. Le 18 juin 1940, Churchill demanda un rapport à Ismay. Pour lui, les commandos représentaient la puissance offensive et étaient aussi efficaces pour défendre l’île que pour mener des raids. Il voulait savoir ce qui avait été fait pour les « troupes d’assaut ». Il se représentait une force « d’au moins vingt mille soldats d’élite, ses “Léopards”, prêts à sauter à la gorge du moindre ennemi débarqué ou parachuté36 ». Quelques semaines plus tard, il écrivit à Anthony Eden, ministre de la Guerre, pour insister sur la nécessité de constituer ces forces peu traditionnelles mais extrêmement offensives : « Si nous devons engager une campagne en 1941, elle devra être amphibie; il est certain qu’elle offrira de nombreuses possibilités de mener de petites opérations dont le succès dépendra du débarquement secret de forces mobiles légèrement équipées et habituées à fonctionner comme une meute de chiens de chasse et non à être transportées en masse, comme cela convient aux formations de l’armée régulière [...]. Nous devons former des troupes d’assaut ou des commandos37. » Contrarié par la résistance apparemment tenace des militaires, il suggérait à Eden de faire un exemple avec « un ou deux » officiers sceptiques38.

Des débuts peu prometteurs

Les premiers raids n’aidèrent guère les jeunes commandos à gagner le soutien de leurs détracteurs. Le premier fut mené dans la nuit du 23 juin 1940, moins de trois semaines après que Churchill eut autorisé la création des commandos. Les 120 soldats débarqués en divers endroits sur la côte française, au sud de Boulogne, avaient pour mission de déterminer la nature des défenses allemandes et de capturer des prisonniers. Au dire du lieutenant-colonel Clarke, qui participait à l’expédition, ce « fut un fiasco du début à la fin39 ». Bien que le raid n’ait guère eu de résultats, les soldats furent accueillis en héros à leur retour à Douvres40.

Le raid suivant, mené plusieurs semaines plus tard, dans la nuit du 14 juillet, ne fut pas impressionnant non plus. « Le raid a été une opération d’amateurs, avoua le lieutenant-colonel Durnford-Slater, commandant de cette opération, et nous avons été très chanceux d’en revenir. [...] Rien n’a marché, depuis le haut commandement à Londres jusqu’à nos engins de débarquement et à notre entraînement41. » L’objectif était de mener un petit raid sur l’île de Guernesey afin de capturer quelques prisonniers, de recueillir le plus de renseignements possible et d’infliger un maximum de pertes aux troupes allemandes. L’opération n’atteignit pas son objectif. Aucune des deux opérations n’a été vraiment réussie.

Durnford-Slater admit que « le raid a été un échec lamentable, presque comique. [...] Nous n’avons pas fait de prisonniers ou de graves dommages. Nous n’avons infligé aucune perte à l’ennemi [...]. Nous avons coupé trois câbles télégraphiques. [...] Un adolescent aurait pu en faire autant42 ». Il avait raison. La médiocrité des résultats fournit des munitions aux détracteurs des commandos et des raids et suscita les critiques de ceux qui les soutenaient. Furieux, Churchill décréta qu’il ne devait plus jamais y avoir de « stupides fiascos comme ceux de Boulogne et de Guernesey. [...] Il faut absolument éviter de déchaîner la colère de toutes ces zones côtières en menant des raids d’opérette43 ».

Des commandos

Photo du LAC PA 183766

Lord Lovat (à gauche) et le capitaine Boucher-Myers du 4e commando discutent après le raid sur Dieppe.

Les commandos et les raids purent néanmoins continuer à évoluer, mais Churchill voulait que tout soit fait dans les règles. D’une façon générale, les commandos furent placés sous l’autorité du Commandement des opérations interarmées, qui était responsable des raids destinés à harceler l’ennemi et à l’obliger à éparpiller ses forces. En fait, ce commandement était responsable de tous les raids menés depuis le Nord de la Norvège jusqu’à la limite occidentale de la France occupée par les Allemands44. Deux jours après le dernier fiasco, le 17 juillet 1940, Churchill nomma l’amiral de la flotte, Sir Roger Keyes, le héros de Gallipoli et de Zeebrugge, directeur du Commandement des opérations interarmées. Keyes confia à un ami : « Le fait est que ces corps francs sont très impopulaires dans certains bureaux du ministère de la Guerre. Seulement, vous le savez, le premier ministre tient à ce que 5 000 soldats soient spécialement entraînés et prêts à mener des raids sous mon commandement45. » Le changement de commandement était également destiné à marquer la transition entre la tactique des raids à petite échelle et celle des raids à grande échelle, même si, vu la pénurie de navires et de soldats d’élite, les raids à grande échelle ne pouvaient avoir lieu dans l’immédiat46.

Malgré tous ses efforts, Keyes ne parvint pas à obtenir la coopération des chefs d’état-major des différents corps, qui rejetaient constamment ses idées. Il s’en plaignit à Churchill : « Je n’ai pas encore appris la patience et je suis fatigué de devoir perdre du temps et gaspiller de l’énergie à essayer de vaincre les objections spécieuses de notre propre peuple afin d’engager une véritable guerre contre l’ennemi47. »

Des commandos

Photo du LAC PA 183790

Le sergent A. Austin allume la cigarette du sergent Alex Szima, membre des Rangers américains, après un raid sur la côte française.

Comme on pouvait s’y attendre, la tension et l’inimitié grandissantes entre Keyes et les chefs d’état-major aboutirent au départ de Keyes. En octobre 1941, il fut remplacé par Lord Mountbatten, qui fut nommé conseiller en chef des opérations interarmées et commodore intérimaire. Environ six mois plus tard, en avril 1942, Churchill, voulant à tout prix une action offensive, nomma Mountbatten chef des opérations interarmées, le promut au rang de vice-amiral, lui donna des grades honorifiques équivalents à ceux de lieutenant général de l’armée de terre et maréchal de l’air et le nomma membre de fait du comité des chefs d’état-major. Hormis le roi, Mountbatten était la seule personne à avoir un grade dans chacun des corps d’armée48.

Churchill poussa alors le jeune et énergique Mountbatten, qui avait de solides relations, à réaliser de véritables progrès. « Il [Churchill] m’a demandé de poursuivre les raids afin de maintenir la combativité des soldats, de leur faire acquérir l’expérience nécessaire et de harceler l’ennemi. [...] Je devais surtout préparer de toutes les manières possibles la grande contre-offensive en Europe49 », révéla Mountbatten. Le premier ministre résuma succinctement ce qu’il attendait de Mountbatten : « Je veux que vous transformiez le bastion défensif qu’est la côte sud de l’Angleterre en une plateforme d’attaque!50 »

Les commandos connurent eux aussi des changements et plusieurs transitions. En décembre 1940, ils furent rebaptisés unités de service spécial. En février 1941, on démantela ces unités et on réinstaura les commandos en tant qu’unités indépendantes. Ces changements étaient dus à la décision de déployer des commandos au Moyen-Orient. Les onze commandos existants furent regroupés en une brigade de service spécial, qui avait pour fonction principale de mener des raids et pour fonction secondaire de participer à des opérations d’élite ou d’assaut pour s’emparer d’une tête de pont, protéger un débarquement en force et servir de force de couverture spécialement entraînée pour tout type d’opération51.

Évolution et amélioration

Si les débuts furent difficiles, l’expérience et le succès vinrent avec le temps. Il est incontestable que les raids ont été lents à commencer. Il y en eut 3 en 1940, 10 en 1941 et 21 en 1942; ils furent les plus nombreux en 1943 (31)52. Cependant, à ce moment-là, c’était le camp des alliés qui prenait l’initiative, et les opérations traditionnelles à grande échelle étaient désormais non seulement possibles mais souhaitables. L’organisation des commandos devint naturellement moins lâche, et ces derniers commencèrent à ressembler de plus en plus à un bataillon de ligne de l’armée régulière. Leurs opérations devinrent plus traditionnelles, surtout lors d’attaques importantes : ils étaient généralement sur les flancs ou servaient de troupes d’assaut amphibies afin d’éliminer les obstacles susceptibles de bloquer les troupes régulières, moins entraînées et moins motivées. Ils n’avaient plus la priorité pour engager du personnel; leurs effectifs devenaient rares, et leurs besoins augmentaient en raison du nombre élevé de pertes que causait leur engagement dans des opérations traditionnelles. D’une façon générale, « le raid pour le raid » n’était plus une nécessité. Les opérations indépendantes menées par des soldats légèrement équipés et reposant sur la rapidité et l’effet de surprise se marginalisèrent de plus en plus. Les chefs militaires préféraient de nouveau des forces traditionnelles plus puissantes, dont le nombre et la puissance de feu pouvaient écraser la résistance allemande.

Bien que les raids aient débuté lentement et aient été menés pendant une période relativement courte, ils furent une réussite et atteignirent leur objectif. Non seulement ils remontèrent le moral de la population, mais ils valurent aux commandos une réputation de persévérance et d’endurance et aboutirent à des victoires tactiques, parfois stratégiques. Pendant leurs deux premières années d’existence, les commandos obtinrent des résultats remarquables.

Par exemple, le raid que menèrent 38 commandos le 10 février 1941 sur l’aqueduc italien de Tragino déstabilisa tellement les Italiens que ceux-ci détournèrent ensuite d’importantes ressources en hommes et en matériel pour protéger chaque point vital du pays53. La série de raids menés en Norvège permit de détruire des navires, des industries militaires, des ressources vitales et de capturer des prisonniers. De plus, des renseignements clés furent récoltés à partir des cartes, des systèmes de code, des documents importants et grâce à la saisie des rouages de rechange de la machine à chiffrer allemande dont le nom de code était Enigma. Qui plus est, les raids en Norvège eurent des retombées concrètes. Ils permirent de détruire des cibles et d’obtenir des renseignements et, surtout, ils amenèrent l’ennemi à détourner des soldats, dont le nombre atteignait 372 000 en juin 1944, pour contrer ce genre d’attaque54.

La Norvège ne fut pas le seul territoire où les réussites se succédèrent. Entre le 27 et le 28 février 1942, un autre raid stratégiquement important fut mené contre une installation de radar allemande située à Bruneval, abritant le Würzburg, un système radar de pointe qui guidait les avions de chasse allemands vers les bombardiers britanniques. Le matériel saisi permit de mettre au point des contre-mesures. De surcroît, le raid remonta le moral des Britanniques au moment où ils venaient de perdre Singapour et deux batailles navales en Extrême-Orient55.

Parmi les autres raids stratégiquement importants figure l’attaque du port de Saint-Nazaire, dans la nuit du 27 mars 1942. Elle permit de détruire la seule cale sèche de la côte atlantique suffisamment grande pour accueillir le navire de guerre allemand Tirpitz, dont les Alliés craignaient qu’il se faufile dans l’Atlantique pour y mener des raids et décimer les principaux convois alliés en provenance de l’Amérique du Nord. Au cours d’une attaque remarquablement audacieuse, un vieux destroyer, le NCSM Campbeltown, chargé de cinq tonnes d’explosifs, trompa les défenses ennemies et s’engouffra dans la cale sèche. Ce raid fut une grande réussite, mais bien peu de soldats y ayant participé rentrèrent en Angleterre56.

Ces exemples de raids menés pendant les deux premières années d’existence des commandos ne sont pas exhaustifs, mais ils illustrent le succès de ces opérations. La réaction violente de Hitler est aussi un indicateur tangible, bien que funeste, de leurs répercussions. Celui-ci émit une « ordonnance anti-commando » le 18 octobre 1942 : « Tous les hommes menant contre les troupes allemandes, en Europe ou en Afrique, des raids qualifiés de raids de commandos doivent être éliminés jusqu’au dernier. » Cette directive désespérée constitue un témoignage supplémentaire de l’efficacité des commandos et de la tactique du raid. Ces attaques incessantes exaspéraient tellement le dictateur allemand qu’il ordonna de tuer les commandos, « que les soldats soient en uniforme ou non [...], qu’ils se battent ou cherchent à s’échapper [...], même s’ils font comprendre que, une fois découverts, ils souhaitent se constituer prisonniers ». Il insista sur le fait qu’« il ne fallait leur accorder aucune pitié, sous aucun prétexte57 ».

Incontestablement, les commandos et la tactique du raid ont été créés à un moment d’incroyable faiblesse. Dépourvus de matériel et d’armements adaptés et d’une doctrine moderne de guerre, les Britanniques avaient besoin d’un moyen pour se remonter le moral, préserver leur combativité, accroître leur expérience du combat et affaiblir les ressources militaires allemandes. Les commandos, qui étaient très entraînés et motivés et qui menaient des raids agressifs, furent considérés comme la solution. Le temps et l’expérience ont montré les avantages de cette tactique. Cela a préparé le terrain, en dépit des réticences de la part de nombreux officiers supérieurs, à la naissance et la propagation des forces modernes d’opérations spéciales.

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Bernd Horn, officier d’infanterie, dirige actuellement l’Institut de leadership des Forces canadiennes, à l’Académie canadienne de la Défense, à Kingston.

Notes

  1. Hilary St. George Saunders, The Green Beret. The Story of the Commandos, Michael Joseph, Londres, 1956, p. 118. [TCO]
  2. Cité dans Cecil Aspinall-Oglander, Roger Keyes. Being the Biography of Admiral of the Fleet Lord Keyes of Zeebrugge and Dover, Hogarth Press, Londres, 1951, p. 380. [TCO]
  3. ibid. [TCO]
  4. Cité dans John Terraine, The Life and Times of Lord Mountbatten, Arrow Books, Londres, 1980, p. 83. [TCO]
  5. Winston S. Churchill, The Second World War. Their Finest Hour, Houghton Mifflin Company, Boston, 1949, p. 246-247. [TCO]
  6. Colonel J. W. Hackett, « The Employment of Special Forces », RUSI, vol. 97, no 585, février 1952, p. 28. [TCO]
  7. Colonel D. W. Clarke, « The Start of the Commandos », Journal de guerre du commandement des opérations interarmées, Bureau des archives publiques, DEFE 2/4, le 30 octobre 1942, p. 1.
  8. ibid.; Hugh McManners, Commando. Winning the Green Beret, Network Books, Londres, 1994, p. 7; et Commandos », Note de l’Armée canadienne sur l’instruction, no 20, novembre 1942, p. 20. [TCO]
  9. Patrick Cosgrave, Churchill at War. Volume 1: Alone 1939-1940, William Collins Sons & Co., Londres, 1974, p. 95.
  10. Eliot A. Cohen, Commandos and Politicians: Elite Military Units in Modern Democracies, Center for International Affairs, Harvard University, Cambridge, 1978, p. 37-40; Maxwell Schoenfeld, The War Ministry of Winston Churchill, The Iowa State University Press, Ames, 1972, p. 124.
  11. Cité dans William Stevenson, A Man Called Intrepid, The Lyons Press, Guilford, 2000, p. 131. [TCO]
  12. Hilary St. George Saunders, Combined Operations. The Official Story of the Commandos, Macmillan, New York, 1943, p. 16. [TCO]
  13. Clarke, op. cit., p. 2. [TCO]
  14. « Early History - Interview with Colonel Dudley Clarke », Journal de guerre du commandement des opérations combinées, Bureau des archives publiques, DEFE 2/4, le 30 octobre 1942. ; brigadier Peter Young, Storm from the Sea, Wrens Park, Londres, 2002 (réédition), p. 8; Saunders (1943), op. cit., p. 4; John Parker, Commandos. The Inside Story of Britain’s Most Elite Fighting Force, Headline Book Publishing, Londres, 2000, p. 19-21; brigadier John Durnford-Slater, Commando, Naval Institute Press, Annapolis, 1991 (réédition), p. 14. [TCO]
  15. Clarke, op. cit., p. 2.
  16. Saunders (1943), op. cit., p. 5.
  17. Peter Wilkinson et Joan Bright Astley, Gubbins and SOE, Leo Cooper, Londres, 1997, p. 50-68; et Saunders (1943), op. cit., p. 5. [TCO]
  18. Aspinall-Oglander, op. cit., p. 381; Durnford-Slater, op. cit., p. 14. [TCO]
  19. « Hand-out to Press Party Visiting the Commando Depot Achnacarry », Journal de guerre du commandement des opérations combinées, Bureau des archives publiques, DEFE 2/5, du 9 au 12 janvier 1943, p. 2. [désormais “Hand-out”]. [TCO]
  20. ibid., p. 2; et Young, op. cit., p. 12.
  21. Durnford-Slater, op. cit., p. 15 et p. 20. [TCO]
  22. « Hand-out », op. cit., p. 2.
  23. Brigadier T. B. L. Churchill, « The Value of Commandos », RUSI, vol. 65, no 577, février 1950, p. 85. [TCO]
  24. Charles Messenger, The Commandos 1940-1946, William Kimber, Londres, 1985, p. 411.
  25. Saunders (1943), op. cit., p. 7; et Durnford-Slater, op. cit., p. 15.
  26. Cité dans Saunders (1956), op. cit., p. 29. [TCO]
  27. « Role of the Special Service Brigade and Desirability of Reorganization », Bureau des archives publiques, DEFE 2/1051, brigade de service spécial , p. 2; « Organization and Training of British Commandos », Intelligence Training Bulletin, no 3, Direction de l’histoire et du patrimoine, dossier 145.3009 (D5), instructions données par le quartier général du 1er détachement du service spécial à l’intention du 1er bataillon canadien du service spécial, le 11 novembre 1942, p. 5.
  28. « Role of the Special Service Brigade », op. cit., p. 3 et p. 10; « Hand-out », p. 2; « Commandos » (1942??), op. cit., p. 29.
  29. « Notes on Commando Training », Journal de guerre du commandement des opérations interarmées, Bureau des archives publiques, DEFE 2/4, le 1er novembre 1942, par. 5.
  30. « Notes on Commando Training », op. cit., par. 1-18; « Organization and Training of British Commandos », op. cit., p. 4; Saunders (1943), op. cit., p. 6-8; « Role of the Special Service Brigade », op. cit., p. 10-11; et Saunders (1956), op. cit., p. 36-38 et p. 41-42. [TCO]
  31. « Notes on Commando Training », op. cit., par. 1-18; Saunders (1943), op. cit., p. 6-8; et Saunders (1956), op. cit., p. 36-38 et p. 41-42.
  32. Cité dans brigadier Peter Young, Commando, Ballantine Books, New York, 1969, préface. [TCO]
  33. Julian Thompson, War Behind Enemy Lines, Brassey’s, Washington, 2001, p. 2. [TCO]
  34. Churchill, op. cit., p. 467. [TCO]
  35. « Role of the Special Service Brigade », op. cit., p. 13. [TCO]
  36. Churchill, op. cit., p. 165-166. Voir aussi Ronald Lewin, Churchill as Warlord, B. T. Batsford Ltd, Londres, 1973, p. 51. [TCO]
  37. Churchill, op. cit., p. 466. [TCO]
  38. Churchill, op. cit., p. 467; Robert W. Black, Rangers in World War II, Ivy Books, New York, 1992, p. 8. [TCO]
  39. Cité dans « Early Story », op. cit. [TCO]
  40. ibid., p. 18-21.
  41. Saunders (1956), op. cit., p. 30. [TCO]
  42. Durnford-Slater, op. cit., p. 2. [TCO]
  43. Cité dans ibid., p. 32-33; voir aussi Aspinall-Oglander, op. cit., p. 383. [TCO]
  44. « Draft Directive to Director Combined Operations », journal de guerre des compagnies indépendantes, Bureau des archives publiques, DEFE 2/1, le 12 octobre 1940. Voir également contre-amiral J. Hughes-Hallett, « The Mounting of Raids », RUSI, vol. 5, no 580, novembre 1950, p. 581-582.
  45. Lettre de Roger Keyes à Anthony Eden, journal de guerre des compagnies indépendantes, ureau des archives publiques, DEFE 2/1, le 7 octobre 1940. [TCO]
  46. Saunders (1943), op. cit., p. 26; et Young, op. cit., p. 15.
  47. Cité dans Aspinall-Oglander, op. cit., p. 407. Voir également Will Fowler, The Commandos at Dieppe: Rehearsal for D-Day, Harper Collins, Londres, 2002, p. 25. [TCO]
  48. « Commandos », op. cit., p. 31; Thompson, op. cit., p. 11.
  49. Cité dans John Terraine, The Right of the Line. The Royal Air Force in the European War, 1939-1945, Hodder and Stoughton, Londres, 1985, p. 559. [TCO]
  50. ibid., p. 85.
  51. « Organization and Training of British Commandos », op. cit., p. 2. [TCO]
  52. « Amphibious Warfare Headquarters Small Scale Raids in Europe », Bureau des archives publiques, DEFE 2/694. Seuls quatre raids furent menés en 1944.
  53. Eric Morris, Churchill’s Private Armies, Hutchinson, Londres, 1986, p. 163; et Adrian Weale, Secret Warfare, Coronet Books, Londres, 1997, p. 63-64.
  54. Philip Warner, Special Forces of World War II, Granada, Londres, 1985, p. 78; et Parker, op. cit., p. 42.
  55. Saunders (1943), op. cit., p. 65-70; Thompson, op. cit., p. 293-295; un commandant d’escadre (anonyme), « The Bruneval Raid », Royal Air Force Journal, vol. 2, no 5, mai 1944, p. 159-160; « The Bruneval Raid », War, no 32, le 28 novembre 1942, p. 6-10.
  56. Saunders (1943), op. cit., p. 71-100; Denis et Shelagh Whitaker, Dieppe. Tragedy to Triumph, McGraw-Hill Ryerson, Toronto, 1992, p. 48; Hughes-Hallett, op. cit., p. 583-584.
  57. Reproduit dans Parker, op. cit., p. 2-3. [TCO]