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Critiques de livres
Historical Dictionary Of The War Of 1812
par Robert Malcomson
Lanham, Maryland: The Scarecrow Press, Inc., 2006
741 pages, 141,71 $ US (livre relié, cartes, images, bibliographie)
ISBN 0-8108-5499-6
Compte rendu du major John R. Grodzinski, CD
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L’année 2007 souligne le bicentenaire de l’événement qui aura servi de prélude à la guerre de 1812. En effet, le 22 juin 1807, le Navire canadien de Sa Majesté Leopard, un bâtiment de la Royal Navy, intercepte le USS Chesapeake et ouvre le feu sur celui-ci, sous prétexte que la frégate américaine transportait des déserteurs. Pendant les dix minutes que durent les attaques, trois membres de l’équipage du Chesapeake sont tués et quinze autres, blessés. Les Britanniques arraisonnent le navire et capturent quatre individus soupçonnés d’être des déserteurs, dont un est pendu plus tard à Halifax. Puisqu’il était impossible de déterminer la nationalité des trois autres hommes, on les emprisonne. Un d’entre eux meurt en prison, tandis que les deux autres sont ramenés aux États-Unis en 1812. Comme on pouvait s’y attendre, les relations anglo-américaines se dégradent davantage en raison de l’affaire Chesapeake-Leopard. Par la suite, on interdit aux navires de guerre britanniques l’accès aux ports américains, et un embargo commercial est imposé en décembre 1807.
À l’approche du bicentenaire de la guerre de 1812, il n’est pas étonnant de voir paraître de nombreux livres sur ce conflit. Historical Dictionary of the War of 1812 représente un ajout très intéressant à ces nouveaux ouvrages et un manuel de référence utile et pratique sur le sujet. Il s’agit du 31e dictionnaire que publie Scarecrow Press dans sa série Historical Dictionaries of War, Revolution and Civil Unrest. À bien des égards, il est mieux réussi que celui de David S. Heidler et Jeanne T. Heidler, Encyclopaedia of the War of 1812 (ABC-CLIO Inc., 1997), puisqu’il donne un point de vue plus juste sur les événements entourant cette guerre et cite un plus grand nombre de sources britanniques et canadiennes.
Robert Malcomson est un enseignant à la retraite qui se passionne depuis toujours pour l’histoire sur les navires d’attaque et la guerre de 1812. Il est l’auteur de nombreux articles, monographies et livres. Parmi ses écrits sur la guerre de 1812, mentionnons A Very Brilliant Affair: The Battle of Queenston Heights (Robin Brass Studio, 2003) et Lords of the Lake: The Naval War on Lake Ontario, 1812-1814 (Robin Brass Studio, 1998), que la revue Canadian Historical Review qualifie de « travail remarquable ». Depuis qu’il est à la retraite, Robert Malcomson consacre une grande partie de son temps à la recherche et à l’écriture et il donne des conférences sur les navires et la guerre de 1812.
Chaque adresse du Historical Dictionary of the War of 1812 comporte une description de longueur variée, et la plupart d’entre elles incluent plusieurs renvois à d’autres entrées du dictionnaire. Par exemple, l’article sous l’entrée « Skirmish at Cook’s Mills, Upper Canada », un des derniers affrontements entre les forces américaines et britanniques sur la péninsule du Niagara en 1814 et qui a suscité peu l’intérêt des chercheurs, couvre environ deux pages; il comprend 33 renvois à d’autres entrées, des indications bibliographiques, des renseignements sur les unités militaires ainsi qu’une terminologie sur la guerre et les armes. Bien des sujets sont présentés sous plus d’une adresse telle la goélette britannique Nancy, dont une entrée décrit de manière générale l’histoire du navire et une autre explique sa destruction sur la rivière Nottawasaga, dans la baie Georgienne, en 1814.
Le livre s’ouvre sur la chronologie des événements à partir de 1803, au moment où la Grande-Bretagne et la France s’affrontaient constamment après la conclusion du traité d’Amiens, jusqu’en septembre 1815. Même si le traité mettant fin à la guerre de 1812 a été signé la veille de Noël 1814, la ratification et l’annonce générale du cessez-le-feu prirent du temps. Rappelons qu’à cette période l’information se transmettait à dos de cheval ou par voilier. Même si l’auteur n’a pu inclure tous les événements dans la chronologie, celle-ci s’avère très utile. Dans l’introduction, Robert Malcomson fait un survol de la guerre de 1812, rappelant les causes du conflit et les principales mesures qui ont été prises pour le régler. Dans cette partie de son ouvrage, il souligne également les débats sur la guerre qui alimentent encore l’actualité ainsi que les lacunes qui existent dans la documentation pertinente.
La bibliographie est notamment utile pour approfondir une recherche. Au début de ce répertoire de 74 pages, l’auteur fait un bref examen des textes portant sur la guerre de 1812. La bibliographie est divisée en dix sections, dont l’une explique l’utilité croissante du Web comme outil de recherche et le grand nombre de ressources en ligne offrant des renseignements de qualité. Une courte section est aussi consacrée à la documentation sur support informatique. L’auteur présente également des collections de documentaires, mais pas de collections de documents. Les chercheurs doivent consulter l’édition revue et corrigée de Incredible War of 1812 de J. Mackay Hitsman (Robin Brass, 2000) pour obtenir ce genre d’information.
Le seul reproche qu’on puisse faire à Historical Dictionary of the War of 1812 concerne les cartes et les illustrations. Trois plans figurent au début de l’ouvrage et d’autres sont présentés dans le reste du livre. La première carte, produite par John Melish et intitulée « The Seat of War in North America », est difficile à lire. Elle est accompagnée d’une des scènes de la baie de Chesapeake. Les deux autres comportent des illustrations de la campagne qui a eu lieu à la Nouvelle-Orléans. On se demande pourquoi l’auteur les a placées au début du livre et non pas là où se trouvent les adresses appropriées. Les autres cartes, provenant surtout du Pictorial Field Book of the War of 1812, écrit par Benson J. Lossing et publié en 1868, ont été placées près des entrées traitant des guerres s’y rattachant. Elles sont d’ailleurs de meilleure qualité. L’éditeur aurait pu commander une nouvelle série de cartes ou se servir de plans provenant de sources plus récentes pour ainsi tirer parti du fruit de cette recherche et compléter encore mieux les entrées.
Enfin, l’ouvrage est ponctué d’images qui représentent des événements de la guerre (telle la signature du traité de Gand, en décembre 1814), des interventions maritimes (par exemple, la capture des sloops américains Eagle et Growler ainsi que l’attaque britannique contre Oswego), des batailles (notamment celles au fort Meigs, à Châteauguay et en Nouvelle-Orléans) et des figures militaires, dont le major général Andrew Jackson, commandant américain à la Nouvelle-Orléans, et le major général Jacob Brown, commandant de la division américaine qui a envahi la péninsule du Niagara en 1814. Le livre contient également une illustration du major général Sir Isaac Brock, accompagnant l’adresse sur la prise de Détroit et non sur celle de Brock. C’est dommage qu’on n’ait pas inséré une image du capitaine général et gouverneur en chef de l’Amérique du Nord britannique, le lieutenant général Sir George Prevost. Notons, cependant, qu’il ne s’agit pas ici d’un ouvrage illustré. Ces critiques devraient être considérées comme sans importance et n’enlèvent rien au contenu. La nomenclature qui compte des centaines d’entrées bien construites constitue la force de ce dictionnaire, ce qui en fait un outil de recherche et de référence très précieux.
Dans l’ensemble, ce livre est solidement documenté et très utile. Sa présentation est soignée; son format et sa taille en facilitent la consultation ou le transport durant les enquêtes qui se font sur un champ de bataille ou dans le cadre d’activités de recherche sur le terrain. Pour une bonne partie du grand public, le prix serait inabordable, mais pour ceux qui s’intéressent de manière générale à cette période de l’histoire ou spécialement à la guerre de 1812, Historical Dictionary of the War of 1812 est un ouvrage indispensable à leur collection.
Le major John R. Grodzinski, un officier du corps blindé, enseigne l’histoire au Collège militaire royal du Canada et prépare actuellement un doctorat sur la guerre de 1812.