OPINIONS

Süddeutsche Zeitung Photo/Alamy Stock Photo/C45AXP

Observation d’un exercice de la 12e Division SS, au printemps de 1944… De droite à gauche : le Generalfeldmarschall von Rundstedt, le SS-Sturmbannführer Hubert Meyer, le SS-Obergruppenführer Sepp Dietrich, le SS-Oberführer Fritz Witt et le SS-Standartenführer Kurt Meyer.

L’attaque de Panzermeyer : l’affrontement de l’artillerie alliée et de la 9e Brigade d’infanterie canadienne contre le Kampfgruppe du 25e SS-Panzergrenadier-Regiment durant la progression vers le terrain d’aviation de Carpiquet à J+1

par Nicholas Kaempffer

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Le matin du 7 juin 1944, la 9e Brigade d’infanterie canadienne (9 BIC) s’est détachée de l’axe de progression à Villons-les-Buissons, en Normandie, au Nord-Ouest de la France, dans un élan vers l’avant, pour mieux atteindre son objectif au jour J, soit le terrain d’aviation allemand à Carpiquet. La tête d’avant-garde était formée du bataillon du North Nova Scotia Highlanders et des chars du Fusiliers de Sherbrooke, appuyés par une troupe de destroyers antichars et les fusils du 14e Régiment de campagne de l’Artillerie royale canadienne1. À midi, lorsqu’ils ont atteint la commune d’Authie, les Canadiens ignoraient qu’ils se trouvaient sous l’observation directe du colonel Kurt Meyer, commandant du 25e SS-Panzergrenadier-Regiment, qui les épiait à partir de la tour de l’église de l’Abbaye d’Ardenne. En quelques heures, ce lieu sacré et ses environs ont été profanés par du sang canadien; les membres du North Nova Scotia Highlanders, capturés durant une violente attaque allemande, ont été assassinés par des membres de la Jeunesse hitlérienne qu’ils avaient combattus si vaillamment. Meyer se trouvait au cœur de la tempête de feu. Sa contre-attaque déterminée contre la 9 BIC a stoppé la progression des troupes canadiennes vers Carpiquet, et les Allemands leur ont infligé de lourdes pertes au cours d’un combat où l’absence d’appui de l’artillerie canadienne s’est avérée une faille critique. Pour comprendre le déroulement de cette bataille, ce court article décrira les circonstances entourant la contre-attaque allemande contre la 9 BIC, de même que l’incidence de l’artillerie alliée durant cet affrontement entre les forces amies et les forces de l’Axe au jour J+1.

Carte illustrant les assauts canadiens, le jour J.

Direction – Histoire et patrimoine/La campagne de la victoire. Histoire officielle de la participation de l’Armée canadienne à la Seconde Guerre mondiale, volume III.

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L’opération Overlord a littéralement pris les forces militaires allemandes par surprise. En effet, bien qu’une importante planification opérationnelle et des mesures de défense d’envergure avaient été effectuées par les Allemands pour contrer une telle invasion, la riposte réelle à la suite des débarquements aéroportés et de la mise sur pied subséquente d’une tête de plage était essentiellement désordonnée au cours des premières heures critiques2. Commandé par le général Sepp Dietrich, le 12e SS Panzer Corps a été subordonné et attaché à une autre unité. À plusieurs reprises, il a reçu des ordres déroutants de se déplacer dans diverses directions avant de se voir confier une mission claire, à environ 15 heures, le 6 juin. Cette mission consistait à « rediriger l’ennemi vers la mer et à le détruire3 » [TCO]. Dietrich, assumant maintenant le commandement de la 716e Infanterie-Division et de la 21e Panzerdivision, en plus de sa propre unité, a rapidement diffusé des ordres au major-général Fritz Witt, commandant de la 12e SS-Panzerdivision Hitlerjugend (« Jeunesse hitlérienne ») selon lesquels celui-ci devait se préparer en vue d’une contre-attaque divisionnaire près d’Evrecy4. Le 25e SS-Panzergrenadier-Regiment de Meyer a été la première unité de la 12e SS-Panzerdivision Hitlerjugend à atteindre la zone d’invasion, ceci en raison des actions désordonnées des Allemands à la suite des débarquements en Normandie. Les unités allemandes, dépassées par l’impressionnante puissance aérienne déployée par les Alliés en progression, devaient composer avec un manque de carburant; par conséquent, la concentration d’effectifs et d’équipement s’est avérée très coûteuse et a nécessité beaucoup de temps5. Le 6 juin, Meyer s’est rendu au quartier général de la 716e Infanterie-Division au nord de Caen, en vue de discuter d’une contre-attaque qui serait menée par trois panzerdivisions le jour suivant. Il est important de comprendre l’état d’esprit et les antécédents du colonel Meyer, surnommé « Panzermeyer » par ses hommes, pour mettre en contexte ses actions sur le champ de bataille. Archétype du commandant de SS, Meyer possédait un ensemble séduisant de traits admirables et détestables. Il était admiré de ses soldats pour son leadership, sa ténacité, son agressivité et son expérience de combat. Hautement décoré pour sa bravoure, Meyer est décrit par l’historien Michael Reynolds comme un « militaire naturel et brillant destiné à devenir l’un des plus jeunes généraux allemands nazis à l’âge de 34 ans » [TCO]. Après la cessation des hostilités, cet ardent national-socialiste sera reconnu coupable de crime de guerre6. Meyer, qui a manœuvré vers l’avant pour recevoir des ordres, était un leader intuitif, capable et empressé de saisir les occasions, et d’employer le commandement de mission afin de réaliser l’intention de son commandant supérieur : dans ce cas-ci, repousser les Alliés vers la mer.

Selon son autobiographie intitulée Grenadiers, Meyer, arrivé au quartier général de la 716e Infanterie-Division, décrit les ordres de son commandant de division comme suit :

« La situation nécessite des mesures rapides. D’abord, on doit interdire Caen et le terrain d’aviation de Carpiquet à l’ennemi. Nous pouvons seulement envisager une attaque coordonnée avec la 21e Panzerdivision. Par conséquent, la division doit attaquer l’ennemi aux côtés de la 21e Panzerdivision et l’envoyer dans la mer. L’heure H de l’attaque est le 7 juin, à midi7. » [TCO]
Carte montrant les troupes et les défenses allemandes dans la région où a eu lieu le débarquement en Normandie, le 6 juin 1944.

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Durant cette rencontre, Meyer a dépeint les Canadiens de façon dégradante en les qualifiant de kleine fische (« petits poissons8 »), et a semblé très confiant en la capacité de ses soldats de repousser la force de débarquement9. À la suite de la rencontre du groupe des ordres, Meyer a reçu d’autres instructions, cette fois par téléphone, de la part du général Witt; ce dernier a décidé de reporter la contre-attaque combinée avec la 21e Panzerdivision à 16 h, en raison de la lente progression des forces allemandes, en particulier des chars, qui n’avaient pas encore atteint leurs positions respectives. Meyer est ensuite retourné à son poste de commandement à l’Abbaye d’Ardenne, où il a aperçu des Canadiens qui se dirigeaient vers Carpiquet. Très conscient de la situation des forces amies et des forces ennemies, Meyer a rapidement mis de côté les plans visant à mener une attaque avant la contre-attaque prévue en faveur d’une occasion à court préavis, conforme à l’intention de son commandant supérieur, étant donné que le terrain d’aviation allemand à Carpiquet était sur le point de tomber aux mains des Canadiens. La 9 BIC faisait face à une force importante, car Meyer a mis sur pied une équipe interarmes connue sous le nom de Kampfgruppe, formée du 25e SS-Panzergrenadier-Regiment, d’un bataillon d’artillerie du 12e SS-Panzerartillerie-Regiment et d’environ 50 chars Mark IV du 2e bataillon du 12e SS-Panzer-Regiment. En somme, la tête d’avant-garde de la 9 BIC serait frappée par une force allemande presque équivalente en termes de chars et d’artillerie, bien que le Kampfgruppe du 25e SS-Panzergrenadier-Regiment disposait d’un net avantage en raison du nombre de fantassins.

Après avoir observé la tête d’avant-garde de la 9 BIC qui ne semblait pas consciente de la présence du 25e SS-Panzergrenadier-Regiment, Meyer a relaté ce moment comme suit dans son autobiographie : « Mon Dieu! Quelle belle occasion! Les chars traversent le front du 2e bataillon! L’unité nous montre son flanc non protégé. » [TCO] À ce moment, il a saisi à juste titre cette occasion unique et a ordonné à son Kampfgruppe d’attaquer :

« Je pense au principe de Guderian et aux ordres d’attaque de la division, mais dans la situation actuelle, je dois faire preuve d’initiative. Le 26e Régiment est toujours à l’est de l’Orne, et le I/12e Panzer-Regiment ne peut pas avancer en raison d’un manque de carburant et il se trouve à 30 kilomètres à l’est de l’Orne. Décision : Lorsque les chars de tête ennemis traversent Franqueville, le II/25e Panzergrenadier-Regiment doit attaquer, et la compagnie de chars doit attendre en contre-pente. Lorsque le bataillon aura atteint Authie, l’autre bataillon prendra part au combat. Objectif : la côte10. » [TCO]

La contre-attaque allemande a pris par surprise les éléments dispersés de la tête d’avant-garde de la 9 BIC. Très peu de temps après, des chars Sherman du Fusiliers étaient en flammes, et les membres de la Jeunesse hitlérienne se lançaient vers l’avant, appuyés par plus de 50 pièces d’artillerie. Au cours du violent combat, souvent corps à corps, qui a duré de nombreuses heures, la progression canadienne vers Carpiquet a été interrompue. Alors que les obus des chars d’assaut brûlaient dans la campagne française, le 7 juin, en fin de journée, les Allemands avaient pris Buron, et des centaines d’hommes des deux côtés avaient été tués, dont des prisonniers de guerre canadiens, assassinés par leurs gardiens sur le terrain de l’Abbaye11. Bien que la contre-attaque de Meyer contre la tête d’avant-garde canadienne n’ait pas réussi à repousser les Alliés vers la mer, les forces allemandes ont interdit à la 9 BIC l’objectif de Carpiquet. L’absence d’appui-feu d’artillerie canadien durant la majeure partie de la contre-attaque allemande a grandement contribué au succès de Meyer sur le champ de bataille ce jour-là. Cette absence a forcé les braves membres de la 9 BIC à tenter désespérément de repousser les attaquants au moyen du tir direct.

Barney J. Gloster/MDN/Bibliothèque et Archives Canada/PA-141890

Le SS-Brigadeführer Kurt Meyer (au centre) pendant son procès en cour martiale.

Lorsque la frappe audacieuse de Meyer contre le flanc de la tête d’avant-garde canadienne à Authie a placé le Fusiliers et le Highlanders dans une situation désespérée, l’incapacité des officiers observateurs avancés (OOA) du 14e Régiment de campagne à fournir un appui-feu en temps opportun a amplifié l’incidence initiale de l’assaut allemand12. Tandis que le Kampfgruppe du 25e SS-Panzergrenadier-Regiment de Meyer lançait un tir de barrage sur les Highlanders au moyen de plus de 50 pièces, on a dit aux Canadiens qu’ils ne pouvaient obtenir aucun appui de l’artillerie des forces amies13. Meyer était probablement au courant et a tiré profit de la situation étant donné qu’il se trouvait en première ligne pendant la majeure partie de l’opération – en fait, il a noté dans ses mémoires que l’artillerie canadienne avait été incapable d’effectuer des tirs au cours de l’assaut initial de la tête d’avant-garde de la 9 BIC14. Bien que Meyer ait tiré profit de l’absence de tir défensif de l’artillerie canadienne, ses premiers succès n’ont pas été exploités par les ressources de la 21e Panzerdivision, demeurée en place jusqu’à l’heure initialement prévue, c’est-à-dire 16 heures, avant de prendre part à la contre-attaque15. Dans ce cas-ci, Marc Milner et Michael Reynolds, deux éminents historiens, ont critiqué à juste titre le commandement et contrôle de Meyer durant le combat. En effet, Meyer était souvent à l’extérieur du quartier général, et les communications étaient minimales – Meyer lui-même raconte avoir été coincé dans un cratère d’obus au cours d’un moment clé du combat16. Au moment où la 21e Panzerdivision a pris part au combat, les Canadiens avaient réglé leurs problèmes liés à l’artillerie. Ils ont lancé un tonnerre de tir contre les Allemands, qui ont rapidement stoppé leur avancée. Par conséquent, on peut raisonnablement affirmer que si Meyer avait hésité à attaquer les troupes canadiennes qui se dirigeaient vers Carpiquet, ses propres forces auraient été décimées par le même tir d’artillerie qui a freiné la progression de la 21e Panzerdivision.

Cela justifie en partie la légitimité des actions de Meyer – son attaque audacieuse et agressive, résultat de son intuition à titre de commandant expérimenté sur le champ de bataille, combinée à sa position à l’avant, lui a permis d’exploiter les lacunes initiales de l’artillerie pour former un mur d’acier entre la 9 BIC et le Kampfgruppe du 25e SS-Panzergrenadier-Regiment.

Les problèmes liés à l’appui-feu des Alliés durant le jour J+1 sont bien documentés dans les sources principales, de même que dans l’analyse historique de Michael Reynolds, de Roman Jarymowycz et de Marc Milner (en particulier l’analyse de ce dernier). Tant en théorie qu’en pratique, la tête d’avant-garde de la 9 BIC aurait dû avoir un accès immédiat au tir important des 21 canons automoteurs M7 de 105 mm toujours en place du 14e Régiment de campagne, ainsi qu’aux 9 canons de 6 pouces du croiseur HMS Belfast17. En plus de ces éléments d’appui-feu affectés à l’appui direct de la 9 BIC, il est important de noter que le commandement et contrôle du système d’artillerie du Commonwealth britannique aurait pu permettre aux OOA du 14e Régiment de campagne d’avoir accès aux armes situées dans l’ensemble du théâtre. Milner, dans son historique du 13e Régiment de campagne de l’Artillerie royale canadienne, a décrit l’efficacité de la doctrine de l’artillerie du Commonwealth comme suit :

« Par conséquent, l’OOA, sa batterie et son régiment permettaient aux unités d’infanterie à l’avant d’avoir accès à l’appui-feu à grande échelle. Tout OOA ou même « fusilier » – un soldat de l’artillerie – pouvait diriger le tir de toutes les pièces d’artillerie, depuis celles de sa propre batterie à celles du corps vers un seul point géographique en seulement quelques minutes. Selon le système britannique, on tirait d’abord et posait les questions ensuite. Ce système très puissant visait à endiguer l’assaut prévu de panzers allemands sur la tête de plage et y est parvenu durant les jours qui ont suivi le 6 juin 194418. » [TCO]

Cependant, durant les moments critiques de la progression de la 9 BIC vers Authie, au moment où les Canadiens ont essuyé des tirs nourris de l’artillerie allemande, suivis d’une attaque frénétique du Kampfgruppe du 25e SS-Panzergrenadier-Regiment de Meyer, l’appui-feu des Alliés est demeuré silencieux. En fait, lorsque le commandant de la tête d’avant-garde canadienne a donné l’ordre à son OOA de demander un tir défensif, on lui a répondu que les pièces d’artillerie étaient « hors de portée » et que cela prendrait un certain temps pour les déplacer19. La situation a été exacerbée par les problèmes de communication qui ont empêché l’OOA de la Marine de faire appel aux canons à tir plat du HMS Belfast.

En outre, alors que les Canadiens étaient initialement laissés à eux-mêmes, sans protection, à découvert, les hommes de Meyer étaient couverts par un appui-feu d’envergure durant leur assaut. Que s’est-il passé?

Bien que l’incapacité de l’artillerie à repousser l’assaut allemand visant la tête d’avant-garde de la 9 BIC soit un fait bien connu, peu d’éléments de preuve directe permettent d’expliquer précisément ce qui a mal tourné. Il est généralement admis (à juste titre) que les troupes de Meyer auraient été affaiblies si l’artillerie à l’appui de la 9 BIC avait été en place à 13 heures, ce que Milner décrit comme l’un des plus grands mystères non résolus des premiers jours de la campagne de Normandie20. Le journal de guerre du 14e Régiment de campagne fournit très peu de détails à ce sujet. Le changement de position des troupes du 14e Régiment à environ 11 heures21 avant l’attaque de la 9 BIC à Authie est bien documenté; cependant, le journal de guerre du North Nova Scotia Highlanders réfute l’entrée du 14e Régiment de campagne, qui indique que « les batteries ont fourni un appui continu et se sont rendues à la nouvelle position du Régiment22 » [TCO]. Tant Milner que Will Bird mentionnent que les pièces d’artillerie étaient « silencieuses23,24 ». Bien qu’il soit compréhensible que les armes du 14e Régiment de campagne se trouvassent à leur portée maximale au cours de l’attaque initiale à Authie25, rien n’empêchait les OOA de présenter une demande d’appui-feu auprès de leur division, au minimum – mais ils ne l’ont pas fait. Cela peut possiblement s’expliquer par l’absence d’OOA envoyé à l’avant avec le North Nova Scotia Highlanders, et l’incapacité des OOA de la tête d’avant-garde de trouver des postes d’observation adéquats à partir desquels ils pourraient demander les ressources nécessaires et ajuster le tir26. En fait, le journal de guerre du 14e Régiment de campagne indique que les OOA du Régiment se sont retirés de la première ligne afin de trouver une position dans un fossé antichar à Buron, loin du combat qui faisait rage à Authie27. Quoi qu’il en soit, on sait que l’artillerie canadienne n’a pas effectué de tir aux moments critiques de la contre-attaque de Meyer et que lorsque les artilleurs ont enfin atteint leurs positions à 18 heures28, ceux-ci ont rapidement mis les forces allemandes en déroute29. À l’évidence, tant l’absence que la résurgence de l’artillerie canadienne ont eu une grande incidence sur le succès et la cessation de la contre-attaque du Kampfgruppe du 25e SS-Panzergrenadier-Regiment.

Military History Collection/Alamy Stock Photo/M9CHM1

Un char allemand PzKpfw IV mis hors de combat, près de Caen, le 9 juillet 1944.

Même si Meyer et ses hommes n’ont pas réussi à repousser les Canadiens vers la mer, le commandant a empêché les Alliés de se saisir du terrain d’aviation de Carpiquet. Un mois s’écoulera avant que les Alliés reprennent le terrain saisi par le Kampfgruppe du 25e SS-Panzergrenadier-Regiment30. Les « petits poissons » de Meyer avaient les nageoires bien ancrées en France. Cependant, Meyer a infligé de lourdes pertes aux Canadiens et a atteint l’un des objectifs de son commandant supérieur alors que les forces allemandes à ses côtés s’inclinaient devant l’assaut des Alliés. Résultat d’options restreintes et d’initiative, la contre-attaque intrépide de Meyer contre la tête d’avant-garde canadienne a été couronnée de succès étant donné que Meyer a utilisé les principes du commandement de mission pour saisir une occasion unique, au cours de laquelle l’artillerie alliée a joué un rôle décisif dans le déroulement fatidique de la bataille.

Le capitaine Nicholas Kaempffer, BA, CD, est officier d’artillerie et a déjà publié des articles dans la RMC. Il est actuellement capitaine de la Batterie de commandement de l’École du Régiment royal de l’Artillerie canadienne.

Collection Beaverbrook d’art militaire/Musée canadien de la guerre/CWM 19710261-6183.

Bataille de l’aéroport de Carpiquet, par Orville Norman Fisher.

Notes

  1. Marc Milner, Stopping the Panzers: The Untold Story of D-Day, Lawrence, Kansas, University Press of Kansas, 2014, p. 138.
  2. Michael Reynolds, Steel Inferno: I SS Panzer Corps in Normandy, Staplehurst, Royaume-Uni, Spellmount Ltd, 1997, p. 54.
  3. Ibid, p. 55.
  4. Ibid.
  5. Ibid, p. 57.
  6. Ibid, p. 18.
  7. Kurt Meyer, Grenadiers, Shepherdsville, Kentucky, Publishers Press, 1994, p. 120.
  8. Roman Jarymowycz, The Quest for Operational Maneuver in the Normandy Campaign, Montréal, Université McGill, 1997, p. 73.
  9. Reynolds, p. 60.
  10. Meyer, p. 122.
  11. Milner, p. 188.
  12. Journal de guerre du 27e Régiment blindé canadien (Fusiliers de Sherbrooke), juin 1944, feuille 4.
  13. Will R. Bird, No Retreating Footsteps: The History of the North Nova Scotia Highlanders, Kentville, Nouvelle-Écosse, The Regiment, vers 1955, p. 86.
  14. Meyer, p. 123.
  15. Reynolds, p. 69.
  16. Meyer, p. 123.
  17. Marc Milner, « No Ambush, No Defeat: The Advance of the Vanguard of the 9th Canadian Infantry Brigade, 7 June 1944 », dans Geoffrey Hayes, Mike Bechthold and Matt Symes, (dir.), Canada and the Second World War: Essays in Honour, Terry Copp, Waterloo, Ontario, Wilfrid Laurier University Press, 2012, p. 347.
  18. Marc Milner, « The Guns of Bretteville: 13th Field Regiment, RCA, and the Defence of Bretteville-l’Orgueilleuse, 7-10 June 1944 », dans Canadian Military History, vol. 16, no 4, automne 2007, p. 9.
  19. Journal de guerre du North Nova Scotia Highlanders, juin 1944.
  20. Milner, « The Guns of Bretteville: 13th Field Regiment, RCA, and the Defence of Bretteville-l’Orgueilleuse, 7-10 June 1944 », dans Canadian Military History, vol. 16, no 4, automne 2007, p. 12.
  21. Journal de guerre du 14e Régiment de campagne, Artillerie royale canadienne, juin 1944.
  22. Ibid.
  23. Milner, « The Guns of Bretteville: 13th Field Regiment, RCA, and the Defence of Bretteville-l’Orgueilleuse, 7-10 June 1944 », dans Canadian Military History, vol. 16, no 4, automne 2007, p. 12.
  24. Bird, p. 86.
  25. Milner mentionne que la portée maximale du M7 Priest était de 12 500 verges, mais que la portée pratique était « bien moindre » [TCO]. Le journal de guerre du 14e Régiment de campagne indique que la nouvelle position de tir du Régiment était située aux coordonnées 989 815, alors que le North Nova Scotia Highlanders a consigné que Authie se trouvait aux coordonnées 985 713. Selon les calculs de l’auteur, les deux positions se trouvaient à une distance d’environ 10,2 km (11 150 verges) l’une de l’autre.
  26. Milner, Stopping the Panzers: The Untold Story of D-Day, Lawrence, Kansas, University Press of Kansas, p. 170.
  27. Journal de guerre du 14e Régiment de campagne, Artillerie royale canadienne, juin 1944.
  28. Ibid.
  29. Bird, p. 100.
  30. Reynolds, p. 70.