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CRITIQUES DE LIVRES

OUR GLORY AND OUR GRIEF: TORONTONIANS AND THE GREAT WAR

par Ian H.M. Miller
Toronto, University of Toronto Press, 2002, 264 pages, 45 $
Compte rendu par le Major Andrew B. Godefroy

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Couverture du livreLes chercheurs s’intéressent toujours au Canada de la Première Guerre mondiale et le flot, modeste mais constant, de publications sur ce sujet augmente régulièrement. Mais ce qui est peut-être plus important, bien que les études sociales et biographiques soient toujours les plus nombreuses en ce domaine, c’est que de plus en plus d’historiens canadiens se livrent à des analyses plus complexes de la guerre. Le dernier livre de Ian Miller, Our Glory and Our Grief: Torontonians and the Great War, est une étude interdisciplinaire qui dépasse l’histoire sociale et tente de décrire l’anatomie d’un des centres les plus populeux du Canada lors du premier conflit majeur du XXe siècle.

Dès le début, Miller révise les opinions reçues sur le Canada et la Grande Guerre. Insatisfait des descriptions stéréotypées que comportent souvent les ouvrages contemporains, il présente une thèse donnant une impression totalement différente de l’impact de la guerre sur la vie des Canadiens dans leur pays. Bien qu’il rende hommage aux études actuelles sur la mémoire et la signification de la Grande Guerre, Miller s’en éloigne rapidement et explique qu’il a l’intention de jeter davantage de lumière sur « une question qui a attiré assez peu d’attention : l’impact que la guerre avait sur la vie quotidienne des citoyens » [TCO]. Ainsi, il conteste les analyses d’historiens tels que Jeffrey Keshen, auteur de Propaganda and Censorship During Canada’s Great War (1996), qui juge que les Canadiens restés au pays étaient dans l’ensemble mal informés et manipulés. Miller estime au contraire que les citoyens canadiens étaient très au courant des réalités de la guerre et qu’ils étaient malgré tout « prêts à combattre pour Dieu, le roi et le pays » [TCO].

Miller tire une grande partie de son information des journaux de l’époque pour cette étude sur Toronto. Ceci ne signifie pas que sa recherche soit de piètre qualité, mais que l’auteur tire un bon parti de ce qui demeure la plus abondante source d’information de première main sur la ville au cours de cette période. En outre, l’examen des événements quotidiens enrichit les détails que fournit cet ouvrage et donne une meilleure idée de la vie à cette époque. Le lecteur se rend rapidement compte que les Torontois étaient non seulement bien informés sur les relations internationales, mais qu’ils étaient prêts à soutenir la Grande-Bretagne dans son combat jusqu’à la fin du conflit. Les journaux de Toronto notent un nombre élevé et constant de volontaires, même après les manchettes relatant les horreurs de la seconde bataille d’Ypres et de celles de la Somme et de Passchendaele. À Toronto, presque tous les hommes admissibles s’étaient portés volontaires pour le service avant l’entrée en vigueur de la conscription et, par la suite, ils ont continué à se présenter avant d’y être obligés.

Bien qu’il s’agisse d’une excellente étude, elle ne remplit pas les promesses de son titre. Cinq de ses six chapitres sont surtout consacrés aux questions d’engagement, de recrutement et de conscription. La section qui traite d’un sujet différent, « Women and War: Public and Private Spheres », est peut-être le meilleur chapitre du livre en raison de ce qu’il révèle de la vie privée et publique à Toronto pendant la guerre. Il y est peu question, voire pas du tout, des politiques autres que celle du recrutement, et il y a peu de données sur l’économie, l’infrastructure de la ville, l’industrie, le développement urbain ou autres questions urbaines connexes. Le lecteur a nettement l’impression que l’auteur n’a pas saisi l’occasion d’étudier les nombreux aspects de la ville .

Il existe des livres qui examinent les questions de l’enrôlement et de la conscription au Canada pendant la Grande Guerre, mais ils le font uniquement à l’échelle du pays. L’étude de cas de Toronto entreprise par Ian Miller permet au lecteur d’approfondir la question et tire des conclusions qui diffèrent de celles auxquelles on pourrait s’attendre. Bien qu’il ne couvre pas l’ensemble de son sujet, ce livre ouvre de nouvelles avenues en ce qui a trait à l’étude du Canada et de la Grande Guerre et il mérite des éloges. C’est une lecture à recommander.

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Le Major Andrew B. Godefroy est le commandant de l’Équipe de soutien spatial interarmées des Forces canadiennes. Il termine un doctorat en Études sur la conduite de la guerre au Collège militaire royal du Canada.