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Comptes Rendus

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What the Thunder Said: Reflections of a Canadian Officer in Kandahar

Compte rendu de Bob Martyn

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WHAT THE THUNDER SAID: REFLECTIONS OF A CANADIAN OFFICER IN KANDAHAR
par le lieutenant-colonel John Conrad
Toronto: Dundurn Press, 2009
29,95$ (édition de poche), 239 pages 
ISBN 978-1-55488-408-7

Compte rendu de Bob Martyn

Le meilleur hommage que je puisse rendre au Lieutenant‑colonel Conrad pour ses talents d’écrivain est d’avoir lu son livre d’un seul trait. Chacun sait que les « amateurs étudient la tactique tandis que les professionnels étudient la logistique », mais seulement quelques ouvrages publiés sur la logistique du combat parviennent à capter l’attention des lecteurs. Pourtant, John Conrad y est parvenu de brillante façon.

What the Thunder Said donne un aperçu jusqu’ici inconnu du personnel et des opérations du premier bataillon de logistique de combat du Canada, ou Élément de soutien national (ENS), qui a été déployé à Kandahar en 2006. Le Lcol Conrad a commandé ce bataillon et il en décrit les succès et les échecs avec éloquence, passion et franchise.

Il est résolu dans son réquisitoire contre les hauts dirigeants de la Logistique, affirmant que c’est leur manque d’acuité tactique à l’égard de l’adoption des approches professionnelles civiles qui a fait défaut aux soldats à qui revenait le fardeau des « 300 derniers mètres de la chaîne d’approvisionnement ». Il attribue cet état de choses à une aversion envers la réflexion professionnelle qui est à l’origine du décalage entre la doctrine de la logistique et les opérations de combat contemporaines. Il est tout aussi cinglant lorsqu’il raconte l’historique et les résultats des différents modes de prestation de services (DMPS) et de la cannibalisation des bataillons des services des groupes‑brigades.

Par contre, c’est avec autant de passion que Conrad louange les soldats de son commandement. Il commence par décrire sa mission, c’est‑à‑dire appuyer la Force opérationnelle Orion du 1 PPCLI commandée par le Lieutenant‑colonel Ian Hope, puis il consacre un chapitre à chacune des principales sous‑composantes de l’ESN. Il ne se contente pas de décrire la fonction d’approvisionnement ou les tâches courantes du personnel de la maintenance, il renseigne aussi le lecteur sur les défis quotidiens inhérents aux opérations de soutien dans des endroits reculés. Pour illustrer les coûts sur le plan humain et les solutions innovatrices des soldats, il présente divers individus et reproduit leurs témoignages. À travers ce mode de rédaction, c’est l’expressivité de Conrad qui fait revivre les événements du passé. Ce sont l’attitude dynamique et la détermination stoïque des soldats qui ont permis la réussite des activités de maintien en puissance; « …nous avons frôlé l’échec à un point tel que nous avons failli tout perdre ».

Lorsque des soldats racontent une mission de logistique, ils ne peuvent passer sous silence les décès et les blessures attribuables au combat. En expliquant la multiplicité des tâches – évacuations médicales, récupération des véhicules et rapatriement des défunts – ,Conrad partage également avec le lecteur l’émotion d’avoir perdu certains de ses soldats. J’avoue que cette partie du livre m’a bouleversé parce qu’elle me rappelait des souvenirs personnels de l’Afghanistan. Et pourtant, je remercie l’auteur d’avoir porté à l’attention du public ces aspects plus sombres des opérations.

Le livre est bien conçu. Conrad utilise de façon optimale les notes en fin de texte pour fournir d’autres détails ou pour ajouter des citations d’autres documents sources. L’index est détaillé et l’avant‑propos de Christie Blatchford est pertinent. Si je n’avais qu’une seule critique à formuler, ce serait l’usage excessif de superlatifs par Conrad : « …le magnifique 2e Bataillon de Shilo », « la légendaire Armée de l’Ouest du Canada » ou « l’excellent Collège de commandement et d’état‑major du Canada ». Cependant, ce serait un peu tatillon de ma part puisqu’il ne s’agit que d’une source d’agacement très minime compte tenu de la qualité exemplaire de l’ouvrage.

Dans l’ensemble, le Lieutenant‑colonel Conrad a rédigé un excellent livre qui contribue à faire connaître un aspect gravement négligé de la guerre. Peut‑être assistons‑nous à un changement. Comme il le fait observer « …il y a bien longtemps que la logistique n’a pas été aussi importante au combat que maintenant. Avoir à combattre dans des endroits très éloignés où il faut effectuer des évacuations médicales et où on peut effectivement manquer de carburant diesel contribue à accroître l’intérêt pour des aspects négligés. »

En tant que soldat et que professeur, je remercie le Lieutenant‑colonel Conrad d’avoir fait la lumière sur la logistique et d’avoir partagé certains aspects de son combat personnel. « Za canadai askar yam » (je suis un soldat canadien).

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Robert B. Martyn, Ph.D., est professeur auxiliaire d'histoire militaire et d'histoire de la sécurité à l'Université Queen's. Il sert également en qualité d'officier dans la Réserve de l'Armée de terre.

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