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Opinions

Chars d'assault de type <em>Léopard</em> C1

MDN (Service de l'imagerie de la garnison de Valcartier), photo VL2009-0012-09, prise par le Caporal Marc-André Gaudreault

L’ArmÉe de terre se prÉpare À l’aprÈs–Afghanistan

par Paul Mooney

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Introduction

L’Armée de terre a élaboré un plan visant à reconstituer et à redéployer les parcs de véhicules qui reviendront d’Afghanistan en 2011 dès que le gouvernement du Canada confiera une autre mission à la Force terrestre.

Le plan intitulé Réorientation de l’Armée de terre vise à appuyer la mission en Afghanistan jusqu’en juillet 2011, à rapatrier l’Armée de terre avant la fin de cette même année, à reconstituer les parcs de véhicules et à positionner l’Armée de terre en vue d’opérations futures. Il vise à faire passer l’Armée de terre d’une seule ligne d’opération, notamment le contexte actuel de la Force opérationnelle interarmées en Afghanistan, aux quatre lignes d’opération élaborées par le Lieutenant-général Andrew Leslie, Chef d’état-major sortant.

King George V with Admiral Sir David Beatty

MDN, photo AR2010-0177-31, prise par le Sergent Daren Kraus

Convoi de véhicules blindés légers (VBL).

À cette fin, l’Armée de terre a fait connaître ses besoins aux états-majors centraux des Forces canadiennes, qui en tiennent compte dans l’examen des ressources et des exigences des Forces canadiennes.

« Depuis 2002, l’engagement de l’Armée de terre à l’égard de la guerre en Afghanistan s’est accru, mais nos capacités de combat aussi se sont accrues, a indiqué le Lgén Leslie dans une lettre adressée aux officiers supérieurs et aux hauts fonctionnaires. Le contexte sans précédent dans lequel les unités américaines fonctionnent sous le commandement de la Force opérationnelle à Kandahar en dit long sur le leadership en combat de nos commandants et sur l’efficacité de nos forces. La réorientation de l’Armée de terre fera en sorte que celle-ci maintiendra sa capacité de générer des forces terrestres polyvalentes et efficaces au combat en vue de remplir les objectifs du Canada en matière de défense. »

Le Brigadier-général Denis Thompson, Chef d’état-major des Opérations, a dirigé les mois d’élaboration de la réorientation. Lors d’une entrevue récente, il a expliqué que l’on coordonnera la reconstitution du parc de véhicules de l’Armée de terre avec les travaux d’entretien et d’acquisition en cours.

L’Armée de terre rentre chez elle, mais elle sera prête à retourner en mission sur-le-champ., a-t-il dit. Elle n’est pas fatiguée. En dépit du rythme opérationnel élevé, nos soldats sont nombreux à se porter volontaires pour les déploiements. Nous relevons le défi de voir à ce que l’Armée soit bien équipée pour reconstituer le parc. »

Lignes d’opération révisées

Suivant le Plan de gestion de l’état de préparation, l’Armée de terre produit des forces terrestres conformément à la Stratégie de défense Le Canada d’abord selon les quatre lignes d’opération suivantes :

  • les Lignes d’opérations 1 et 2, c’est-à-dire mettre sur pied des forces à l’appui de fonctions de sécurité intérieure comme les Unités d’intervention immédiate basées dans les régions, les patrouilles de Rangers dans l’Arctique et le soutien de projets spéciaux sur la scène nationale tels que les Jeux olympiques ou les rencontres du G8;
  • la Ligne d’opération 3, afin de diriger ou de réaliser une opération internationale d’envergure dans un environnement non permissif durant une longue période. Cette tâche s’appuie sur un bataillon d’ infanterie, des éléments habilitants comme l’artillerie, les blindés, le génie et la logistique, et un quartier général de formation, toutes des ressources maintenues à disponibilité opérationnelle élevée dans les 90 jours suivant l’établissement d’une mission. Cela nécessitera de 1 700 à 2 000 soldats ainsi que plus de 200 véhicules blindés et 400 autres véhicules à roues provenant de divers parcs;
  • enfin, la Ligne d’opération 4, permettant à l’Armée de terre de se déployer en parallèle durant de plus courtes périodes dans un environnement permissif en réponse à des situations de crise ailleurs dans le monde. Celle-ci s’appuie sur un bataillon d’infanterie composé de 800 à 1 000 soldats dotés d’éléments habilitants clés, de 65 véhicules blindés et de 220 autres véhicules à roues maintenus à disponibilité dans les 60 jours d’un avis de déplacement, le temps de déplacement étant plus court pour l’Équipe d’intervention en cas de catastrophe et dans les cas d’opérations d’évacuation de non-combattants.

On commencera par constituer la Ligne d’opération 4 (montée en puissance internationale), qui sera prête d’ici janvier 2012. Elle assurera une réponse canadienne, soit jusqu’à trois rotations d’une durée de six mois chacune, aux crises internationales.

Les estimations visant la récupération et la réparation des véhicules blindés principaux de l’Armée de terre en service en Afghanistan indiquent que la Ligne d’opération 3, soit un déploiement international à long terme dans un milieu hostile, ne sera pas prête avant juillet 2012. Les véhicules seront triés à l’aéroport de Kandahar avant d’être expédiés au Canada. En effet, certains véhicules réintégreront le parc de l’Armée de terre, certains feront l’objet de réparations mineures, d’autres pourraient nécessiter des réparations majeures aux ateliers de l’Armée de terre et d’autres encore pourraient être expédiés chez General Dynamics, fabricant du VBL III, pour une révision générale.

L’Armée de terre prévoit également moderniser le blindage ainsi que d’autres composantes des VBL III au Canada n’ayant fait l’objet d’aucune modernisation au même titre que les véhicules déployés en Afghanistan.

Renouvellement du parc de véhicules

La Force poursuivra son programme de renouvellement du parc de véhicules parallèlement à la réorientation de l’Armée de terre. Elle fera des acquisitions majeures visant à moderniser l’équipement pour qu’il réponde aux exigences du champ de bataille d’aujourd’hui. Le programme prévoit entre autres :

  • la modernisation des VLB III;
  • l’acquisition de 108 véhicules de combat rapproché. Le projet comporte une option d’achat de 80 véhicules supplémentaires;
  • l’acquisition de 500 véhicules blindés tactiques de patrouille (VBTP) pour remplacer le Coyote, le RG-31 et le G-Wagon. Le projet comporte une option d’achat de 100 véhicules supplémentaires;
  • l’acquisition de 13 engins blindés du génie (EBG) et de deux véhicules blindés de dépannage (VBD). Le projet comporte une option d’achat de véhicules supplémentaires.

L’Armée de terre a été contrainte de mettre ses véhicules à rude épreuve en Afghanistan. Par conséquent, la remise en état du parc de véhicules sera une tâche colossale. On fera donc appel à des entrepreneurs pour compléter le personnel des ateliers de l’Armée de terre. Les soldats comptant trois ans de service, qui ont presque tous acquis l’expérience du combat, auront l’occasion de se joindre aux unités de soutien logistique du combat et de suivre une formation de techniciens de véhicules ou d’armes ou encore une formation dans d’autres métiers nécessaires à la réparation et à l’entretien des véhicules et des armes de l’Armée de terre.

Lorsque l’Armée de terre se retirera de l’Afghanistan en juillet 2011, un quartier général de brigade de la Ligne d’opération 3 et un groupe-bataillon d’infanterie légère de la Ligne d’opération 4 utiliseront le matériel et les parcs qui sont au Canada actuellement. On pourrait les utiliser dans tous genres de situations nécessitant une intervention rapide. Ces ressources seront à la disposition de la Force de réaction de l’OTAN.

Après avoir communiqué ses instructions quant à la réorientation de l’Armée de terre, le Lgén Leslie a aussi enjoint l’Armée de terre de maintenir son instruction de tirs réels au niveau 5, soit un niveau modéré de préparation. Il a affirmé que l’Armée de terre a bâti une bonne base pour la mise sur pied de forces ayant l’expérience du combat et il a chargé son personnel de se préparer au repositionnement de l’Armée de terre après 2011. En outre, il a noté que tous les membres des équipes interarmes se rassemblent pour l’instruction de niveau 5.

« Dans les années 1990, nous avons failli à ce principe élémentaire et nous en avons souffert de façon dramatique en ce qui concerne notre état de préparation opérationnelle, a écrit le Commandant. Je ne veux pas que nous répétions les erreurs du passé. J’ai donc la ferme intention d’institutionnaliser l’instruction de tir réel jusqu’au niveau 5. »

Pour sa part, le Bgén Thompson avait ces quelques mots à dire aux soldats : « Soyez prêts. Faites votre possible pour remettre notre équipement en bon état afin que nous puissions répondre à l’appel lorsque le gouvernement nous confiera une autre mission. »

Un CH146 <em>Griffon</em>

MDN, photo IS2010-4024-04, prise par le Caporal-chef Pierre Thériault

Un CH146 Griffon atterrit au centre de villégiature Deerhurst Resort, à Huntsville, en Ontario, après avoir fourni un soutien de la mobilité aérienne au Sommet du G8 de 2010 à Muskoka.



«Grâce aux solides assises en matière de mise sur pied de forces qu’elle a établies au combat, l’Armée est en position favorable pour entrer dans l’ère post–Afghanistan.»
~Lieutenant–général Leslie


«La réorientation de l’Armée de terre fera en sorte que celle–ci maintiendra sa capacité de générer des forces terrestres polyvalentes et efficaces au combat en vue de remplir les objectifs du Canada en matiÈre de défense.»
~Lieutenant–général Leslie


«L’Armée de terre rentre chez elle, mais elle sera prête à retourner en mission sur–le–champ. Nous relevons le défi de voir à ce que l’Armée soit bien équipée pour reconstituer le parc.»
~Brigadier–général Thompson

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Paul Mooney est le rédacteur stratégique officiel de l'Armée canadienne. Il travaille avec l'État-major de l'Armée de terre depuis 1997. Auparavant, il a exercé les fonctions de journaliste à La Presse canadienne, où il rédigeait des analyses stratégiques fondées sur de véritables expériences des opérations sur le terrain, y compris celles qu'il a recueillies pendant la première guerre du Golfe.

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