Le personnel

Photo du MDN/CIIFC IS2005-1171d

Le capitaine Bruce Cleveland, un travailleur social de l’Équipe d’intervention en cas de catastrophe des Forces canadiennes, rit de bon cœur avec des enfants à Pottuvil, au Sri Lanka, lors du déploiement de l’Équipe d’intervention en cas de catastrophe en 2005.

Le travail social en contexte militaire ~ Réflexion sur un champ de pratique à renouveler

par Dave Blackburn

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Le professeur Dave Blackburn, B. Sc.Soc, M.S.S., Ph. D., est titulaire d’un doctorat en sciences sociales avec spécialisation en sociologie de la santé et d’une maîtrise en service social. Il poursuit ses activités professionnelles à l’Université du Québec en Outaouais (UQO) – Campus de Saint-Jérôme, et la santé mentale et l’intervention psychosociale chez les militaires et les anciens combattants sont au cœur de ses travaux de recherche. Il a été travailleur social militaire et il détenait le grade de major au moment de sa retraite.

Introduction

Le champ de pratique du travail social est diversifié, ce qui rend difficile l’édification d’un portrait d’ensemble univoque1. La pratique de cette profession au sein des Forces armées canadiennes (FAC) est spécifique, sans pareil et encadrée par des directives différentes de celles des organisations civiles. Considérant que la pratique du travail social doit « […] tenir compte des lieux où elle s’exerce et des types de problèmes qu’elle cherche à résoudre »2, auprès de la population militaire, elle présente des défis uniques.

Actuellement, la pratique dite « formelle » du travail social a lieu dans les centres de services de santé des FAC et est axée sur la prestation de services psychosociaux et de santé mentale qui comprennent des activités cliniques comme l’évaluation, la psychothérapie et le soutien. Les travailleurs sociaux exercent leur profession au sein d’équipes multidisciplinaires. Certes, ces modalités de la pratique s’inscrivent dans les fondements de la profession, qui est orientée vers l’aide à des personnes afin d’améliorer leur bien-être3. Toutefois, en offrant des services strictement aux militaires4, la pratique « formelle » du travail social en contexte militaire est restrictive et limite l’inclusion des composantes familiales, sociales et communautaires.

Devant cet état des faits, comment est-il possible que le travail social en contexte militaire puisse pleinement répondre aux besoins actuels des soldats et des familles et apporter des solutions aux problèmes sociaux de la communauté?

Pour les autorités militaires, l’établissement de deux groupes distincts de travailleurs sociaux œuvrant au bien-être des militaires et des familles apparait comme la réponse. En plus des 45 travailleurs sociaux militaires et 118 travailleurs sociaux civils œuvrant dans 26 cliniques de services de santé mentale au Canada et en Europe5,6, il existe un second groupe de travailleurs sociaux qui évoluent dans les centres de ressource pour les familles de militaires. Ce second groupe offre des services communautaires et d’intervention sociale individuelle aux militaires et à leurs familles. Toutefois, ce groupe ne relève pas du chef national de la pratique du travail social des FAC pour ce qui est de ses orientations professionnelles et techniques. En fait, il est géré de manière indépendante et locale par une structure administrative (directeur ou directrice et conseil d’administration) propre à chacun des centres et répond aux directives administratives de la Direction de la qualité vie/des services aux familles des militaires des FAC qui chapeaute le Programme des services aux familles des militaires. Cette direction ne fait pas partie des Services de santé des FAC.

Pour tenter de comprendre les raisonnements qui justifient le champ de pratique du travail social en contexte militaire et les orientations actuelles, une revue historique de la profession s’impose. Cette revue historique mènera à une réflexion ainsi qu’à une discussion sur la pratique du travail social dans les FAC tout en dégageant les principaux points de tension justifiant un examen du renouvellement de la pratique.

L’histoire du travail social dans les Forces armées canadiennes

La profession du travail social existe dans les FAC depuis plus de 60 ans7. Il s’agit d’une profession qui a connu une série de bouleversements au fil des ans, mais qui a toujours survécu et su se redéfinir pour maintenir l’application de certains de ses champs de compétences au sein de l’organisation militaire canadienne.

MDN/Bibliothèque et Archives Canada PA 003085

Distribution de café gratuit du Service de l’aumônerie durant l’avancée à l’est d’Arras, septembre 1918.

Nouvelles réalités, nouveaux besoins

Tout au long de la Première Guerre mondiale, le soutien offert aux soldats de l’Armée canadienne a été assuré par les aumôniers et les officiers de la troupe.

Dans les premiers mois de 1939, un travailleur social nommé Stewart Sutton a fait parvenir une lettre au premier ministre du Canada Mackenzie-King afin de le sensibiliser aux problèmes potentiels de moral chez les soldats canadiens8. Il avait eu soin de spécifier que le plus grand problème de moral était dû au fait que les soldats canadiens allaient servir très loin de leur famille et qu’ils étaient fortement préoccupés par les bouleversements liés à leur milieu de vie9. Il suggérait de mettre en place une certaine forme de services sociaux pour soutenir les réseaux personnels de règlements de problème des soldats, leur permettre de communiquer en toute confiance un problème concernant leur famille et obtenir des mesures d’aide pour régler les problèmes10.

MDN/Bibliothèque et Archives Canada PA 189883

Le très honorable William Lyon Mackenzie King discute avec des militaires, en août 1941.

Ce n’est qu’en 1942 que Stewart Sutton, devenu directeur à la Société d’aide à l’enfance de Kingston, a reçu la visite d’un lieutenant-colonel qui désirait discuter de sa lettre destinée au premier ministre et de son intérêt à se joindre à l’Armée canadienne afin d’édifier un service professionnel pour aider les soldats et les familles11.

Le ministère de la Défense nationale a autorisé officiellement en mai 1942, la création d’une Division des services spéciaux dont le mandat était de recueillir de l’information sur les facteurs qui affectent le moral des troupes et la situation des familles au Canada et de régler les situations qui ont un impact sur le moral des troupes12.

Photo du MDN, 1944

Des officiers de service social en 1944 avec le lieutenant-colonel Sutton.

Émergence du travail social en contexte militaire pendant la Seconde Guerre mondiale

Durant la Seconde Guerre mondiale, le Canada a manqué de travailleurs sociaux professionnels. Certains auteurs estiment que le Canada tout entier ne comptait alors qu’un peu plus de 1000 travailleurs sociaux qualifiés13. Comme l’avance Denault, « les agences de service social aux familles furent appelées à faire leur « effort de guerre « en collaborant avec les ministères de la Défense et des Anciens combattants pour administrer les allocations et pensions aux familles des combattants, en y ajoutant de la pratique du service social professionnel »14.

En 1943, les travailleurs sociaux ont été autorisés à intégrer les rangs de l’Armée canadienne15 et affectés aux centres de ralliement/recrutement. En plus de faire la vérification des antécédents sociaux et médicaux lors des examens de santé, ils devaient identifier les personnes présentant des psychopathologies. Ils jouaient un rôle significatif dans la décision d’exclure ceux qui s’avéraient inaptes au service militaire après des vérifications des antécédents en santé mentale ou criminels. Il faut noter que « ces premiers travailleurs sociaux étaient perçus comme des assistants techniques ou des conseillers auprès des médecins et des psychiatres lors de la présélection des recrues » 16,17.

Après avoir été commissionné à titre d’officier, Stewart Sutton a pris les commandes de la Direction des sciences sociales et il devait établir un programme de service social propre à l’Armée canadienne. Sa lourde tâche consistait à élaborer les directives administratives et à définir le rôle de travailleurs sociaux, tout particulièrement auprès des commandants. Il devait aussi procéder à l’embauche, à la formation propre au milieu militaire et à la supervision des travailleurs sociaux. Stewart Sutton a aussi dû investir temps et énergie pour établir la pertinence du travail social dans l’Armée canadienne et pour le faire accepter à tous les niveaux de la hiérarchie militaire. La Direction des sciences sociales est devenue officielle et opérationnelle le 17 juillet 194418. Les avantages de compter sur des travailleurs sociaux professionnels dans l’Armée canadienne étaient sans conteste reconnus autant chez les commandants, qui pouvaient obtenir des conseils en matière de problèmes sociaux et familiaux, que chez les organismes civils de service social, qui échangeaient avec des professionnels possédant une formation universitaire en travail social. La Direction des sciences sociales a contribué à gérer deux questions importantes résultant de la Seconde Guerre, soit celle des enfants nés hors mariage et celle des épouses de guerre19.

Lieutenant W.J. Hynes/MDN/Bibliothèque et Archives Canada PA-147114

Des épouses de guerre et leurs enfants en route vers le Canada en provenance d’Angleterre, le 17 avril 1944.

Vers la fin de la Seconde Guerre, « l’Armée canadienne employait des travailleurs sociaux professionnels aux quartiers généraux ainsi que dans certains camps importants. Pour sa part l’Aviation royale du Canada (ARC) en (des travailleurs sociaux) avait affecté à ses quartiers généraux et à ses commandements, tandis que la Marine royale du Canada disposait d’un bureau à Halifax qui se chargeait des problèmes sociaux personnels »20. Dissoute en 1945, la Direction des sciences sociales a cessé ses activités. Quelques travailleurs sociaux ont alors été affectés au ministère des Anciens combattants du Canada pour une courte période de temps, avant d’être libérés. Malgré la dissolution, il était reconnu que le service social devrait continuer de faire partie de la structure des Forces canadiennes21.

L’Aviation royale du Canada fait renaître le travail social en contexte militaire

En 1947, le professeur Charles Eric Hendry de l’École de travail social de l’Université de Toronto a été mandaté pour étudier les besoins en matière de loisirs et de services sociaux au sein des FAC par le Comité des membres du personnel, qui incluait des militaires des trois éléments (Armée, Marine et Aviation). Après deux années de travail de recherche et d’analyse, il a publié son rapport. Tout d’abord, le professeur Hendry était d’avis que les militaires et leur famille avaient des besoins sensiblement similaires aux familles civiles. De plus, pour Hendry, l’embauche de travailleurs sociaux professionnels durant la Seconde Guerre mondiale avait été la démarche qui a eu le plus de retombées directes dans le règlement de problèmes personnels22. Pour conclure son analyse, il proposait quelques recommandations, dont celle que les FAC devraient employer des travailleurs sociaux professionnellement formés pour intervenir dans les problèmes de bien-être social. Hendry ajoutait que chaque élément « devrait avoir un conseiller en travail social à son quartier général, et des travailleurs sociaux professionnels au niveau des formations […] »23.

À la suite de sa publication, le rapport Hendry n’a pas eu les effets escomptés en raison de divergences au sein du Comité des membres du personnel24. Ce n’est qu’en 1952 que l’ARC a pris la décision d’aller de l’avant (sans les deux autres éléments) avec la principale recommandation du rapport et de faire appel aux travailleurs sociaux en créant sa propre Branche des Services de bien-être social et de loisirs. Étant limité quant au nombre de postes de travailleur social, l’ARC a été en mesure de recruter 12 travailleurs sociaux militaires25. Les 12 postes ont été répartis stratégiquement et géographiquement au sein de l’ARC tout en étant sous la direction du Directeur des services de bien-être social. Dès 1958, la contribution des travailleurs sociaux militaires semblait bien établie. Dans un document intitulé « Problèmes personnels du personnel », le Commandement des officiers de l’air recommandait l’utilisation des travailleurs sociaux de la région pour aider les officiers d’entraînement et de section à régler les problèmes d’adaptation des jeunes aviateurs26.

À la suite des avancées de l’ARC, les deux autres éléments ont emboité le pas dans les années 60. La Marine royale du Canada a fait appel en 1961 à deux travailleurs sociaux civils pour œuvrer dans ses deux bases navales (Halifax et Esquimalt). Quant à l’Armée canadienne, l’unification des trois éléments est venue mettre fin à l’établissement d’une branche du service social. « En 1966, la Branche du service social de l’ARC avait lentement atteint un effectif de 16 travailleurs sociaux27. »

L’unification des trois éléments amène une restructuration de la prestation du travail social

Un événement important de l’histoire militaire canadienne est survenu le 1er février 1968 : l’entrée en vigueur d’une loi abolissant la Marine royale du Canada, l’Aviation royale du Canada et l’Armée canadienne28. L’unification des trois éléments a amené la création des Services de travail social des Forces canadiennes. Édifiés à partir de la Branche du service social de l’ARC et des deux travailleurs sociaux civils de la Marine royale, les Services de travail social étaient maintenant offerts aux trois éléments29. Le chef des Services de travail social détenait dorénavant le grade de lieutenant-colonel et relevait de la Direction générale des Services du personnel. L’unification a été suivie d’une augmentation graduelle du nombre de travailleurs sociaux. L’année 1971 a été caractérisée par la décentralisation des Services de travail social, et tous les travailleurs sociaux à l’exception de ceux en poste à Ottawa ont été affectés à des postes de soutien régional.

Le travail social comme spécialité au sein des Services de santé

En janvier 1979, les Services de travail social sont passés de la Direction générale des Services du personnel aux Services de santé des FAC, plus précisément sous la branche du Médecin-chef30. Pour les autorités militaires de l’époque, la justification de ce changement était que le traitement médical des soldats devait se faire dans une perspective multidisciplinaire incluant les aspects physiques, mentaux, mais aussi sociaux. Ainsi, en réunissant les travailleurs sociaux militaires avec les médecins militaires, le traitement aurait une meilleure continuité et se ferait dans une perspective d’intégration. « Au niveau de la base, ce principe est officialisé par la relation durable entre le personnel médical et les travailleurs sociaux qui sont maintenant installés ensemble dans les unités médicales31. » Sur le plan de la pratique du travail social, l’offre de services a continué de se faire selon le modèle régional, mais sous la direction des médecins-chefs des bases et des régions. En prenant graduellement leur place au sein des Services de santé des FAC, les travailleurs sociaux militaires ont vu leurs fonctions se diversifier au fil des années. Certains ont enseigné dans les collèges militaires, d’autres ont été affectés à la promotion de la santé ou à la prévention de l’alcoolisme et de la toxicomanie et d’autres ont été conseillers et administrateurs de programme de réadaptation32.

L’opération Phoenix et la fin du travail social en contexte militaire

L’année 1994 a marqué les FAC en raison de la mise en place d’un processus d’examen qui a amené des restructurations importantes de l’organisation militaire. Pour les Services de santé des FAC, c’était l’opération Phoenix, dont l’objectif ultime était de « rationaliser les services de santé au sein des FAC dans le but de mettre en œuvre un système de soutien médical rentable et viable qui serait axé sur les opérations »33. Après une étude approfondie de tous les groupes professionnels des Services de santé, celui de travailleur social a été mis de côté. Comme il n’était pas considéré comme essentiel dans le cadre de déploiements opérationnels, un avis a été rédigé afin de l’abolir, et ce, malgré le fait que l’utilité des travailleurs sociaux était reconnue. Rapidement, une montée aux barricades menée tout particulièrement par les commandants s’est organisée pour contester cette décision et pour réaffirmer l’importance des travailleurs sociaux dans la compréhension du mode de vie militaire et des problématiques liées aux déploiements. Le groupe professionnel des travailleurs sociaux a été sauvé de peine et de misère en 1997 et reconnu comme étant essentiel, mais non opérationnel. Ainsi, il a été désigné non déployable et le « travailleur social militaire est devenu plus axé sur l’évaluation, la consultation, la collaboration et l’intervention dans un contexte opérationnel »34.

Rx2000 et la redéfinition des Services de santé

En 1999, le Chef d’état-major de la Défense a commandé une étude complète du système de santé des FAC. Cette étude consistait en un examen détaillé et indépendant de la qualité et de la continuité des soins prodigués aux militaires tout en évaluant la capacité de fournir des services et en cherchant à déterminer les domaines pouvant être améliorés35.

Il s’en est ensuivi Rx2000, qui se voulait une initiative pour établir les meilleurs soins de santé offerts aux militaires selon des normes élevées et les meilleures pratiques. « Il s’agit d’un projet de réforme proactif, à volets multiples, destiné à restructurer le système de soins de santé des FAC pour en faire un système axé sur les patients, accessible et capable de répondre aux besoins des militaires et des chaînes de commandement opérationnelles au pays et à l’étranger, tout en respectant les principes de la Loi canadienne sur la santé36. » Rx2000 a redéfini les services de santé mentale, qui sont maintenant basés sur les pratiques exemplaires. Conséquemment et une fois de plus, le rôle des travailleurs sociaux a été modifié avec cette nouvelle réforme.

Travaillant en collaboration avec d’autres professionnels de la santé, les travailleurs sociaux ont comme tâche principale de soutenir le moral, l’efficacité et la santé mentale des soldats, des marins et des aviateurs du Canada dans les trois programmes de santé mentale offerts dans les centres de services de santé37 :

  • Programme de services psychosociaux – Les travailleurs sociaux offrent des services de brève intervention, d’intervention en cas de crise, de consultation en matière de toxicomanie et de dépendance au jeu, d’information, de demandes administratives (déménagements imprévus, statuts particuliers, mutations pour motifs personnels et évaluations en vue d’affectations à l’extérieur du Canada) et d’évaluation prédéploiement et postdéploiement.
  • Programme de santé mentale générale – Il englobe l’évaluation et le traitement individuel ou en groupe de ceux qui souffrent de divers problèmes de santé mentale tels que la dépression, l’anxiété, l’inquiétude excessive, l’insomnie, etc.
  • Programme de soutien pour trauma et stress opérationnels – Il offre des services d’évaluation et des traitements individuels ou en groupe des militaires victimes de stress opérationnel. Il fournit de l’aide aux militaires en service actif et à leur famille qui vivent des problèmes découlant des opérations militaires.

Photo du MDN DSC00064 prise par le capitaine Edward Stewart

Le sergent Fergus McGee, commandant de patrouille (à gauche), escadrille A, 2e Régiment de la Royal Air Force, s’entretient avec l’adjudant-maître Tim Ralph, sergent-major de compagnie et commandant de la Compagnie des services de soutien de santé, Groupement tactique du 1er Bataillon, The Royal Canadian Regiment, à Kandahar, en Afghanistan, le 19 novembre 2006. La Compagnie des services de soutien de santé effectuait des visites médicales dans les villages, et le régiment de la RAF assurait sa sécurité.

La contribution des travailleurs sociaux militaires en Afghanistan et en Haïti

Lors de missions opérationnelles, tels qu’en Afghanistan ou en Haïti, les travailleurs sociaux font partie intégrante d’une équipe multidisciplinaire constituée de professionnels en santé mentale. Les services prodigués visent à soutenir les militaires exposés aux stress opérationnels ou encore à aider le militaire en déploiement à faire face à une situation familiale difficile pour ses proches demeurés à la maison. Dans ces contextes où le stress et l’intensité sont bien réels, les services se veulent flexibles afin de rejoindre les militaires qui en ont besoin38.

Entre 2006 et 2014, les travailleurs sociaux civils et militaires ont formé l’élément principal de l’équipe de santé mentale chargée de la décompression dans un tiers lieu qui se déroulait principalement à Chypre et en Allemagne. En plus d’offrir les sessions du programme d’éducation et de formation en santé mentale En route vers la préparation mentale, ils offraient des services de consultation pour les militaires en transition vers le Canada39.

Photo du MDN IS2009-1011-052 prise par le sergent Paz Quillé

Des militaires remplissent les formalités administratives d’arrivée à l’hôtel de villégiature Azia avant de commencer leur période de décompression à Paphos, à Chypre, préalablement au retour au Canada.

Réflexion sur une pratique à renouveler

Le travail social sous les Services de santé : une profession amputée dans ses fondements?

Depuis 1979, la pratique du travail social est officiellement sous la direction des Services de santé des FAC. Cette intégration a accéléré la « médicalisation » du travail social et, conséquemment, des problèmes sociaux vécus par les militaires et les familles. Cette « médicalisation » se présente comme l’attribution d’un caractère médical à des phénomènes qui n’étaient pas auparavant considérés sous cet angle40. Il n’est donc pas surprenant de constater qu’en 2015, le rôle principal des travailleurs sociaux se concentre sur la prestation de services psychosociaux et de santé mentale.

Pourtant, le travail social est « une pratique professionnelle et une discipline  qui promeut le changement et le développement social, la cohésion sociale, le pouvoir d’agir et la libération des personnes. Les principes de justice sociale, de droit de la personne, de responsabilité sociale collective et de respect des diversités sont au cœur du travail social. […] le travail social encourage les personnes et les structures à relever les défis de la vie et agit pour améliorer le bien-être de tous »41. La pratique actuelle du travail social en contexte militaire ne lui permet pas d’atteindre ses portées fondamentales à titre de profession interdisciplinaire et transdisciplinaire.

La domination et l’influence du « médical » à l’intérieur des Services de santé des FAC ont des conséquences énormes sur les orientations de la pratique du travail social. La « quasi » évacuation des aspects communautaires, sociaux et familiaux essentiels au domaine du travail social en est l’une des conséquences. On préfère traiter le militaire en mettant l’accent sur ses composantes biologiques et psychologiques tout en n’accordant pas la même importance à la composante sociale.

Le chef de la pratique du travail social est un lieutenant-colonel (plus haut gradé des travailleurs sociaux), qui relève du directeur de la santé mentale (poste réservé aux médecins militaires du grade de colonel). En fait, le chef de la pratique du travail social est un officier supérieur d’état-major au même titre qu’un officier d’administration des services de santé. Le pouvoir du chef de la pratique du travail social est donc extrêmement limité. Il est à la remorque des décisions du directeur de la santé mentale quant aux orientations du travail social comme composante de la santé mentale. Cette structure organisationnelle amène son lot de questionnements. Pourquoi un médecin est-il chargé de la direction de la santé mentale? Pourquoi le chef de la pratique du travail social doit-il rendre compte au directeur de la santé mentale? Pourquoi ne pourrait-il pas relever directement du médecin-chef, du chef du personnel militaire ou encore du Chef d’état-major de la défense? Est-ce que la profession du travail social doit faire partie de la Direction de la santé mentale et ultimement des Services de santé des FAC? La profession du travail social ne devrait-elle pas avoir sa propre direction? Après tout, le travail social est un champ professionnel établi depuis plus de 60 ans au sein des FAC et assorti d’une expertise particulière des problèmes psychosociaux propres à la communauté militaire42.

Plusieurs éléments nous amènent à croire que la pratique du travail social aurait une influence plus significative et une portée de service plus grande si elle était indépendante des Services de santé (comme ce fut le cas avant 1979) ou si elle possédait sa propre direction au sein des Services de santé des FAC.

Une Direction du travail social permettrait de regrouper sous une même organisation tous les travailleurs sociaux civils et militaires qui travaillent dans les centres de services de santé des FAC et dans les centres de ressources pour les familles de militaires. La force de travail des travailleurs sociaux est significative. La profession du travail social est celle qui possède le plus grand nombre de professionnels au sein des Services de santé mentale des FAC43. Ce regroupement permettrait d’intégrer les aspects communautaires, sociaux et familiaux à la pratique et de donner une direction unique à tous les travailleurs sociaux qui seraient dirigés par un travailleur social militaire détenant le grade de colonel. Cet officier devra posséder une expérience communautaire, clinique et opérationnelle significative pour mener à bien les services de travail social tant cliniques que communautaires. En plus de respecter les fondements de la pratique du travail social et d’y intégrer une perspective écologique, la prestation des services sociaux militaires en serait aussi améliorée techniquement et professionnellement. La perspective écologique développée dans le domaine des sciences sociales au courant des années 1980-1990 est applicable à la pratique du travail social en contexte militaire. Cette perspective s’intéresse à l’interaction entre l’individu et son environnement social immédiat et élargi44. « L’approche écologique est donc à la fois sociale, communautaire, familiale et individuelle45. » Cette approche est utile pour aborder les problèmes psychosociaux de la communauté militaire. En plus d’une section clinique et d’une section communautaire, la Direction du travail social devra compter une section de recherche et d’innovation sociale afin d’étudier les problèmes et les enjeux sociaux actuels des militaires et des familles et de proposer des solutions novatrices, propres à la communauté militaire et applicables par les travailleurs sociaux. La figure 1 indique la structure organisationnelle possible de la Direction du travail social et la figure 2 montre la distribution possible des services cliniques et des services communautaires.

Auteur

Figure 1: La Direction du travail social.

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Un exemple malheureux qui démontre concrètement la fragilité du système de Services de santé mentale des FAC est celui des comportements suicidaires. Étant centré sur les composantes biologiques et psychologiques du militaire, le système de santé des FAC n’arrive pas à toucher dans ses interventions les composantes sociales, familiales et communautaires. Les comportements suicidaires s’avèrent un champ d’intervention du travail social qui les aborde dans une perspective écosystémique, mais aussi multidisciplinaire. « Le service social est sans aucun doute l’une des principales professions interpellées par le suicide […]46. » Bien que la Stratégie du médecin général en matière de santé mentale tente de cimenter les différentes composantes touchant la santé mentale, il n’en demeure pas moins qu’il s’agit d’une initiative locale, interne aux FAC. Cette approche de la santé mentale et tout particulièrement du suicide ne peut qu’amener des résultats limités ou partiels. En travaillant avec les communautés et en utilisant une perspective écosystémique « qui situe toujours la personne dans son contexte et son environnement, le service social allie en quelque sorte les apports de ces autres disciplines afin d’obtenir une vision globale de la situation, en vue d’agir efficacement auprès d’une personne en crise suicidaire et de son réseau »47. Il est donc en mesure de développer des approches intégrées et concertées. D’ailleurs, l’Association canadienne pour la santé mentale et l’Association canadienne pour la prévention du suicide sont sans équivoque lorsqu’elles expriment leurs inquiétudes face aux suicides de militaires en affirmant : « Les membres des forces armées et leurs familles vivent dans toutes nos collectivités et y apportent leurs contributions. Nous devons travailler ensemble à élaborer une stratégie intégrée et concertée de prévention du suicide pour tous les Canadiens et Canadiennes, y compris les membres des Forces, leurs familles et les anciens combattants »48. Au fil du temps, les travailleurs sociaux ont développé une riche expertise clinique et communautaire, tout en offrant un cadre d’analyse qui permet d’aller encore plus loin dans la compréhension de la problématique sociale qu’est le suicide49.

Actuellement, le seul travailleur social militaire dans les FAC qui pratique « véritablement » le travail social comme profession interdisciplinaire et transdisciplinaire est celui en poste à Geilenkirchen, en Allemagne. Il offre des services aux militaires et aux familles, œuvre à la prévention des problèmes sociaux en collaboration directe avec les centres de ressources pour les familles de militaires et la Direction de la promotion de la santé, travaille avec les organismes communautaires locaux des pays d’affectation et les services professionnels des FAC et des pays de l’OTAN50.

Auteur

Figure 2 : La Direction du travail social – Services cliniques et services communautaires.

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Travailleurs sociaux et aumôniers : deux professions aux réalités différentes

Depuis longtemps, les aumôniers militaires ont un statut indépendant et une branche propre à leur domaine de pratique dirigée par un aumônier-général qui possède le grade de brigadier-général. Ce dernier conseille directement le chef d’état-major de la défense. Le rôle des aumôniers militaires est de soutenir « le mieux-être moral et spirituel des membres du personnel militaire et de leur famille dans tous les aspects de leur vie, tant en temps de conflit qu’en temps de paix »51. Bergeron met en évidence que « l’aumônier militaire n’est donc pas un travailleur social qui se préoccupe uniquement de l’aspect social du [militaire] »52. Il faut dire que dans l’état actuel du système de Services de santé des FAC, le travailleur social s’occupe de l’aspect psychosocial du militaire, sinon « psycho » davantage que « social ». Qu’est-ce qui explique que le travail social, au même titre et à la même importance comme profession que l’aumônerie, ne puisse avoir sa propre structure non seulement administrative, mais aussi professionnelle, technique et indépendante des Services de santé des FAC?

Le manque de possibilités professionnelles : enjeux pour la profession et attrition

Une autre conséquence du fait que la profession du travail social se retrouve sous la gouverne des Services de santé des FAC est le manque de perspective professionnelle. Selon son cadre actuel, la profession du travail social ne se développe pas et n’offre pas de perspectives professionnelles aux militaires et encore moins aux civils. Le travail social en contexte militaire doit grandir, se développer et promettre l’atteinte de nouvelles perspectives professionnelles, si l’on désire renverser la vapeur.

Le taux d’attrition est très élevé au sein des travailleurs sociaux militaires. Le manque de diversité des tâches professionnelles vient en partie expliquer la situation. Par le passé, le travailleur social militaire pouvait enseigner dans les collèges militaires, être travailleur social de secteur ou de région, travailleur social de clinique de réadaptation des « alcooliques », coordonnateur régional de l’éducation sur les drogues, administrateur du programme de prévention en matière de drogues et d’alcool, directeur de service social au Centre médical de la Défense nationale et ultimement directeur des affaires sociales53. Aujourd’hui, son cheminement professionnel est rectiligne. Après avoir réussi une période de formation sur le terrain, il devient chef du programme de services psychosociaux d’une base. Il fait ce travail (similaire d’une base à l’autre) jusqu’au moment où il est promu major. Une fois major, sa progression dans les grades a de fortes probabilités d’être finie, car il y a actuellement un seul poste de lieutenant-colonel. Dorénavant major, il est affecté à l’une des « grandes bases » pour être encore et toujours chef du programme de services psychosociaux et possiblement chef de la pratique professionnelle pour une région (ce dernier étant un rôle plus symbolique que pratique). Être major à Halifax, à Valcartier ou encore à Edmonton signifie que les rôles et les responsabilités sont sensiblement les mêmes. Il peut aussi occuper l’un des quelques postes d’officier d’état-major destinés aux majors à Ottawa, tout particulièrement à la Direction de la santé mentale. Un poste dans un quartier général apporte aussi sa part de défis. Il ne s’agit là que de quelques éléments qui finissent par lasser certains travailleurs sociaux, et ils décident de poursuivre leur carrière dans une organisation civile ou de changer de profession.

L’impossibilité d’avoir accès au groupe professionnel d’officier d’administration des services de santé (au même titre que les infirmiers et les pharmaciens militaires) ferme aussi la porte à toutes les ambitions de devenir administrateur que certains travailleurs sociaux militaires pourraient nourrir. Certains désirent demeurer dans la pratique professionnelle tandis que d’autres sont intéressés par les composantes administratives des services de santé. Quelles sont les justificatifs qui font en sorte qu’un infirmier militaire, qu’un pharmacien militaire ou qu’un officier d’administration des services de santé (du grade capitaine) puisse devenir officier d’administration des services de santé (et avoir accès à des postes stratégiques de gestion au sein du Groupe de services de santé) mais que les travailleurs sociaux militaires, qui possèdent tous un diplôme universitaire de maîtrise, ne le puissent pas? Il s’agit d’une chasse gardée des professions « purement médicales », dont le travail social n’est pas, et n’a jamais été, considéré faire partie.

La réglementation de la psychothérapie au Canada : quelles conséquences?

Les provinces canadiennes sont à établir des lois qui vont définir et encadrer le champ de la psychothérapie, ce qui oblige à revoir la pratique du travail social en contexte militaire comme elle a été exercée dans les dernières décennies. En plus de tous les autres justificatifs, ce dernier presse les autorités militaires de procéder à un examen de fond de la pratique, car bon nombre de travailleurs sociaux ne seront plus autorisés à pratiquer la psychothérapie en vertu des nouvelles lois s’ils ne possèdent pas un permis.

Conclusion

Pour conclure, l’histoire du travail social en contexte militaire s’est forgée au fil des années à coup de conflits mondiaux, de changements internes de l’institution militaire, de redéfinitions des services aux militaires, de compressions budgétaires et grâce à l’acharnement de certains acteurs notoires. Une histoire périlleuse certes, mais les buts et les objectifs de la profession ont toujours été aussi nobles, c’est-à-dire d’aider son prochain à surmonter les problèmes psychosociaux qui l’affligent. Malheureusement et aux dépens des militaires et des familles, la profession du travail social a perdu du terrain et de l’influence au cours des dernières décennies. Nous espérons que cet article permettra le débat d’idées et l’examen de la profession et du champ de pratique du travail social en contexte militaire. Cet examen ne peut qu’être constructif et qu’apporter des bénéfices directs pour les travailleurs sociaux, les FAC et ultimement pour les hommes et les femmes en uniforme et les membres de leur famille.

Photo du MDN IS2009-0012-08 prise par le sergent Paz Quillé

Le capitaine de corvette Mercy Yeboah-Ampadu, une travailleuse sociale de Montréal membre de la 1re Ambulance de campagne d’Edmonton, discute avec un patient à Kandahar, en Afghanistan, le 1er juin 2009.

Notes

  1. R. Lecomte, (2000). « La nature du travail social contemporain », dans J.P. Deslauriers et Y. Hurtubise (sous la dir. de), Introduction au travail social, Sainte-Foy, Presses de l’Université Laval, p.17-34.
  2. R. Mayer, (2002). Évolution des pratiques en service social, Boucherville, Gaëtan Morin Éditeur, p.34.
  3. Association canadienne des travailleurs sociaux, (2014). « Le travail social, qu’est-ce que c’est ? », http://www.casw-acts.ca/fr/le-travail-social-quest-ce-que-cest, (2 octobre 2014).
  4. Des services psychosociaux aux familles (principalement de l’intervention auprès des couples) sont offerts lorsqu’une demande de services est initiée par le militaire. Le détachement Geilenkirchen en Allemagne du Centre de services de santé des FAC (Ottawa) offre des services psychosociaux aux militaires et aux personnes à leur charge, y compris les personnes à charges ayant des besoins spéciaux, affectés en Europe.
  5. Il est à noter que le nombre actuel de travailleurs sociaux civils est possiblement plus élevé, car il y a eu un processus national d’embauche en 2014.
  6. D. Blackburn et V. Marceau, (2013). « Le travail social au sein des Forces armées canadiennes », Bulletin du Chef du personnel militaire, mai 2013, p. 3.
  7. Ibid.
  8. G.F. Davidson, (s.d.) « Division des services spéciaux du ministère de la Défense nationale », Bien-être social Canada, vol. 18, no 2.
  9. S. Sutton, (s.d.). « LCol (Ret’d) Stuart Sutton personal account of how Social Work started in the Canadian Army, document inédit.
  10. Ibid.
  11. Ibid.
  12. Davidson.
  13. Ministère de la Défense nationale, (s.d.). Social Services in the Canadian Army in the Second World War: A Portrait of the Direction of Social Science, Ottawa, Gouvernement du Canada.
  14. H. Denault, (1962). « L’insertion du service social dans le milieu canadien-français », Service social, 10 (2), p. 2.
  15. J.G.K. Strathy, (1943). Department of National Defence Army Quote no 54-27-7-270 – Appointment, Qualification and Promotion Officer Non-Medical General List, document inédit.
  16. Ministère de la Défense nationale, (s.d.).
  17. D.E. MacKendrick, (1945). Memorandum Department of National Defence Quote No. 650-125-5 – Army Responsibilities in Paternity Cases, document inédit.
  18. Ministère de la Défense nationale, (2012). Manuel de référence du travail social des Forces canadiennes, Ottawa, Gouvernement du Canada.
  19. G.A. Ferguson, (1943). Department of National Defence Army Inter-office Correspondence Quote no 54-27-7-269 – Civilian Social Agencies, document inédit.
  20. Ministère de la Défense nationale, (1994). Bulletin de la Société des travailleurs sociaux militaires, Ottawa, Gouvernement du Canada.
  21. Ministère de la Défense nationale, (2012).
  22. K. Jacobs, (1973). Newsletter – Canadian Forces Social Work Services, Ottawa, Gouvernement du Canada, p. 1-7.
  23. Ibid, p. 3.
  24. Ibid.
  25. Ibid.
  26. Air Officer Commanding – Training Command, (1958). Personnel Personal Problems, Ottawa, Government of Canada, p. 45.
  27. Ministère de la Défense nationale, (2012), p. 8.
  28. D. Gosselin, (2008). « Les fantômes de Hellyer : L’unification des Forces canadiennes à 40 ans – Première partie », Revue militaire canadienne, vol. 9, no 2, p. 6-15.
  29. J. Hanson, (1994). « History of Canadian Forces Social Work Services », Society of Military Social Workers Newsletter, 42nd Anniversary Edition, p. 4-6.
  30. Ibid.
  31. Ibid, p. 6.
  32. Ministère de la Défense nationale, (2012).
  33. Ibid, p. 9.
  34. Ibid.
  35. Ministère de la Défense nationale, (1999). « ARCHIVÉE – Soutien médical fourni aux opérations des Forces canadiennes », http://www.forces.gc.ca/fr/nouvelles/article.page?doc=soutien-medical-fourni-aux-operations-des-forces-canadiennes/hnlhlxia, (10 octobre 2014).
  36. Bureau du Vérificateur général du Canada. (2007). « 2007 octobre — Rapport de la vérificatrice générale du Canada – Chapitre 4 — Les soins de santé fournis aux militaires — Défense nationale », Ottawa, Gouvernement du Canada, p. 7.
  37. Ministère de la Défense nationale, (2014). « Services de santé mentale des Forces armées canadiennes », http://www.forces.gc.ca/fr/communaute-fac-services-sante-mentale/index.page, (10 octobre 2014).
  38. D. Blackburn, D. et V. Marceau, (2013).
  39. Ibid.
  40. B. Lamarre, A. Mineau, et G. Larochelle, (2006). « Le discours sur la médicalisation sociale et la santé mentale : 1973-1994 », Recherches sociographiques, vol. 47(2), p. 227-251.
  41. Association internationale des Écoles de travail social, (2014). « SW definition-French.pdf » http://www.iassw-aiets.org/translations-of-new-sw-definition-20140407, (11 octobre 2014).
  42. D. Blackburn, et V. Marceau, (2013).
  43. Ibid.
  44. L. Denoncourt, (2001). « L’approche écologique », communication dans le cadre de EDU 7492 # 60, Université du Québec à Montréal, novembre.
  45. C. Bouchard, C. (1987). « Intervenir à partir de l’approche écologique : au centre, l’intervenante », Service social, vol. 36, no 2-3, p. 457.
  46. G. Tremblay, (2012). « Service social : une longue tradition d’intervention lors d’une crise suicidaire », Santé mentale au Québec, vol. 37, no 2, p. 209.
  47. Ibid, p. 216.
  48. Association canadienne pour la santé mentale, (2013). « L’ACSM et l’ACPS réclament une stratégie intégrée et concertée de prévention du suicide pour les militaires et tous les Canadiens et Canadiennes », http://www.cmha.ca/fr/news/ lacsm-et-lacps-reclament-une-strategie-integree-et-concertee-de-prevention-du-suicide-pour-les-militaires-et-tous-les-canadiens-et-canadiennes/, (3 octobre 2014).
  49. Tremblay, (2012).
  50. D. Blackburn, (2013). Canadiens en Europe – Élaboration d’un programme psychosocial d’appui à l’adaptation, Louvain-la-Neuve, Belgique, Académia-L’Harmattan.
  51. Ministère de la Défense nationale. (2014). « Aumônerie », http://www.forces.gc.ca/fr/communaute-fac-services-soutien/aumonerie.page, (3 octobre 2014).
  52. P.R. Bergeron, (2007). Le partenariat au cœur de l’aumônerie militaire canadienne, (mémoire de maîtrise, Université Laval, Québec, Québec), p. 93.
  53. Ministère de la Défense nationale, (s.d.). Le travail social au sein des Forces canadiennes – Le travailleur social militaire – Classification officier T SOC 58, Ottawa, Gouvernement du Canada.