Opinions

Bibliothèque et Archives Canada (no d’entrée R9266-2102), la collection Peter Winkworth d'œuvres canadiennes

Une vue de la prise de Québec, le 13 septembre 1759.

Les Plaines d’Abraham, 1759 : où s’est réellement déroulée la bataille?

par Earl John Chapman and R. Paul Goodman

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Contexte

La bataille des Plaines d’Abraham, qui a eu lieu le 13 septembre 1759, est sans doute le plus célèbre combat livré en sol canadien. Elle entraîne encore des répercussions culturelles et politiques mises en évidence par les débats en cours sur son legs1. Un historien a rappelé qu’il a fallu plus de 500 ans aux Anglo-Saxons pour que s’amenuisent leurs sentiments profonds concernant la conquête normande de l’Angleterre. Dans les publications récentes et passées, on s’intéresse moins à la position actuelle des lignes de bataille française et britannique par rapport à la topographie moderne de la ville de Québec. On ne doit peut-être guère s’étonner qu’une plaque commémorative placée à Québec en 2009 en l’honneur de la participation du 78th Fraser’s Highlanders à la bataille ait suscité une controverse au sein de la communauté irlandaise locale, comme l’ont découvert les auteurs. Ce court article attire l’attention sur le lieu où la bataille s’est réellement déroulée étant donné que seules des descriptions imprécises ou erronées ont été offertes aux historiens, au public intéressé et aux touristes du champ de bataille au cours des 180 dernières années. En raison des progrès récents du géoréférencement informatique, cette imprécision peut maintenant être corrigée.

Comme nous l’indiquons dans la récente publication intitulée Québec, 1759: Reconstructing Wolfe’s Main Battle Line from Contemporary Evidence2, nous avons étudié et analysé les archives existantes des cartes de la bataille (dans des entrepôts des deux côtés de l’Atlantique) provenant d’ingénieurs de l’époque. Cette étude nous a donné l’idée de produire une carte par ordinateur, comme elle est décrite dans le présent article, et de tenter de localiser de façon plus exacte le lieu de la bataille dans la topographie actuelle de la ville moderne de Québec. Il ne s’agit pas d’une simple proposition de cartographie. Revêtir une carte historique (même dressée à partir de levés réels effectués par les meilleurs cartographes de l’époque) de son équivalent topographique moderne présente des difficultés techniques qui seront abordées plus loin. Heureusement, nous avons été en mesure de faire appel aux services de Stéfano Biondo, spécialiste en géoréférencement au Centre GéoStat de la Bibliothèque de l’Université Laval, à Québec3. Sa carte géoréférencée reprend l’une des cartes manuscrites étudiées dans le cadre de l’article susmentionné. Avant d’aborder les détails techniques du processus de géoréférencement et les conclusions que l’on peut tirer de la carte de M. Biondo, il est pertinent de donner un aperçu des tentatives précédentes concernant la localisation les lignes de bataille de 1759 par rapport aux rues modernes de Québec.

Stéfano Biondo, Centre GéoStat, Bibliothèque de l’Université Laval, 2015

Position des deux principales lignes de bataille établie par géoréférencement entre une carte manuscrite du champ de bataille de l’époque (BAC, NMC 21345) et une carte topographique modernes de la ville de Québec.

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Tentatives de localisation précédentes

On a tenté à de nombreuses reprises, au fil du temps, de déterminer l’emplacement précis de la bataille des Plaines d’Abraham en 1759. En 1834, Alfred Hawkins a établi que la bataille avait eu lieu près de l’ancienne piste de course de chevaux, puis il a modifié ses conclusions en 1844 pour indiquer que la bataille avait eu lieu un peu plus à l’est4. En 1876, sir James LeMoine a alimenté le débat en plaçant la ligne britannique près de l’avenue de Salaberry5. Peu après, Francis Parkman a déterminé que la ligne britannique se trouvait près de l’avenue des Érables (anciennement appelée Maple Avenue).6 En 1899, Arthur Doughty a relevé le défi en fondant principalement ses conclusions sur les récits de témoins oculaires. Son article comprenait une carte (« Plan A »), dressée en juin 1899 par G.E. Saint-Michel, associé au Séminaire de Québec. Dans son article, M. Doughty critique M. Hawkins, prétendant que la piste de course ne faisait pas du tout partie du champ de bataille et affirmant particulièrement que la ligne britannique avait été formée approximativement le long de l’avenue de Salaberry et se prolongeait bien au nord du chemin Sainte-Foy (anciennement appelé St. Foy Road).7

Quelques années plus tard (vers 1901), M. Saint-Michel a modifié sa carte et a placé la ligne britannique légèrement à l’ouest de l’avenue Cartier (jusqu’au chemin Sainte-Foy). Elzéar Clarest, architecte et ingénieur de la province de Québec, et Louis A. Vallée, directeur des chemins de fer de la province de Québec, l’ont aidé dans ses nouveaux calculs.8

En 1901, avec l’aide de G.W. Parmelee, M. Doughty a
précisé ses calculs, mais a continué de dénigrer M. Hawkins et sa « bourde relativement moderne » voulant que le champ de bataille soit situé sur la piste de course, bien que M. Hawkins ait rectifié l’emplacement initial. À ce moment, MM. Doughty et Parmelee ont affirmé catégoriquement que « … l’armée britannique était prête à combattre, faisant face à la ville, presque sur la ligne actuelle de la rue Salaberry, s’étendant des hauteurs surplombant le Saint-Laurent, presque perpendiculairement à la rue Grande Allée et à la rue Saint-Jean… » [TCO]9.

Environ un an plus tard, pour ne pas être en reste, Philippe Baby Casgrain, un arpenteur-géomètre et ingénieur civil de la province de Québec, a publié un article lourd et confus dans lequel il critiquait les travaux de MM. Doughty et Parmelee. L’argumentation de M. Casgrain est difficile à suivre, mais celui-ci semble situer la ligne britannique d’origine plus près de la piste de course : « … l’armée britannique formait une ligne qui traversait la piste de course et se prolongeait de la crête de la falaise au-delà du chemin Sainte-Foye [sic]; que le déclenchement de la bataille du côté anglais a eu lieu après que l’armée britannique se soit rendue à la hauteur de la prison, où elle a attendu le feu de l’ennemi… » [TCO]10.

En 1903, M. Doughty a effectué une nouvelle tentative et a publié l’ouvrage intitulé Québec Under Two Flags en collaboration avec N.E. Dionne, un autre bibliothécaire. Dans cet ouvrage, il a indiqué que « la ligne de bataille de Wolfe s’étendait de la falaise près du fleuve Saint-Laurent au chemin Sainte-Foy, dans l’axe de la rue Salaberry, et que l’armée de Montcalm l’y a rejoint en une ligne parallèle éloignée de seulement 40 verges11. » [TCO] Cette conclusion est essentiellement la même que celle à laquelle MM. Doughty et Parmalee sont arrivés en 1901. Enfin, en 1908, M. Doughty a dressé une grande carte dépliable qui a été incluse dans le programme souvenir des célébrations du tricentenaire de Québec. Cette carte confirmait ses calculs précédents12.

La Commission des champs de bataille nationaux (Plaines d’Abraham) a installé un panneau dans le parc sur lequel on peut actuellement voir les principales lignes de bataille française et britannique au début du combat en 175913. Selon cette reconstitution, la principale ligne de bataille britannique se trouve entre l’avenue de Salaberry et l’avenue Cartier14.

Comme on peut le conclure à la suite de cette analyse, l’emplacement de la bataille a été modifié au fil du temps. Si l’on fait abstraction de la théorie liée à la piste de course, les écarts représentent une distance d’environ 400 mètres – une distance non négligeable. Nous respectons la contribution des historiens susmentionnés, mais la nouvelle technologie permet maintenant d’effectuer une analyse plus précise.

BAC NMC 21345

Détails du promontoire de Québec montrant les positions (lignes pointillées) des lignes de bataille par rapport à la topographie et aux fortifications. Déterminées à partir d’arpentage et carte signée par Patrick Mackellar, ingénieur en chef de Wolfe, ces positions servent de principale référence contemporaine pour la carte de Biondo.

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Les cartes utilisées et le processus de géoréférencement

Une carte manuscrite du champ de bataille, produite à l’époque par des membres du génie militaire britannique peu après la bataille des Plaines d’Abraham du 13 septembre 1759, a été numérisée par Bibliothèque et Archives Canada (NMC 21345)15. Nous avons utilisé ArcMap 10.1, un système d’information géographique (SIG) commercial, pour géoréférencer ou « rectifier » cette image numérique. La rectification d’une carte comprend trois aspects principaux : la carte historique, la carte de référence et un certain nombre de points d’appui au sol. Afin de rectifier une carte, l’utilisateur place ces points d’appui au sol à des emplacements similaires tant sur la carte historique que sur la carte de référence. Ces points d’appui sont ensuite appariés. En indiquant un nombre suffisant de ces points d’appui, l’utilisateur peut manipuler la carte historique afin de la faire correspondre à la carte de référence moderne –
dans le cas présent, une carte topographique moderne de la ville de Québec16. La rectification des deux cartes révèle ce que nous croyons être l’emplacement le plus précis des principales lignes de bataille britannique et française par rapport aux rues contemporaines de Québec17.

La localisation de points d’appui adéquats représente un défi de taille. Dans le cas de cette transformation précise, il a été relativement facile de positionner les deux premiers points d’appui le long des anciennes fortifications militaires, dont certaines parties sont toujours sur pied (et figurent sur la carte topographique moderne). Cependant, la localisation de points d’appui supplémentaires à l’extérieur des fortifications (près du lieu de la bataille) était difficile, car il n’y a pratiquement aucun point de référence sur la carte du champ de bataille qui puisse être précisément localisé sur la carte topographique moderne de Québec. Cependant, un troisième point d’appui au sol – essentiel au processus – a été ultérieurement sélectionné à mi-chemin entre le Musée national des beaux-arts du Québec et le monument de Wolfe.

Des projets de modernisation d’envergure, à l’ouest des fortifications de la ville, ont entraîné la disparition de la topographie du champ de bataille de 1759. Le seul élément topographique datant d’environ 1759 est l’élévation anciennement connue sous le nom de la colline de Wolfe – bien qu’elle soit également altérée en raison de la construction de l’ancienne prison et, plus tard, du Musée. Le monument de Wolfe, situé devant l’entrée du Musée, est généralement considéré comme le lieu où James Wolfe est décédé le 13 septembre 1759. De nombreux documents confirment que Wolfe a été porté sur une courte distance à l’ouest après avoir été blessé par balle avant de mourir. Par conséquent, un point situé près de ces structures s’avère suffisant dans le cadre de ce projet.

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Bibliothèques et Archives Canada, no d’entrée 1995-134-1 / c003916

Le major-général James Wolfe, vainqueur à la Pyrrhus de la bataille des plaines d’Abraham.

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Bibliothèques et Archives Canada, no d’entrée 1991-209-1 / c027665

Louis-Joseph, le marquis de Montcalm

Conclusions

Qu’illustre exactement la carte géoréférencée générée par ordinateur? Cette carte montre les positions initiales des principales lignes de bataille britannique et française le matin du 13 septembre 1759, à environ 10 h, chaque bataillon étant représenté par un rectangle rouge (les Britanniques) ou bleu (les Français)18. Nous avons omis les bataillons en potence (au nord) et en réserve (à l’ouest) de l’armée britannique19. Du côté de l’armée française, on a omis la milice au nord et au sud ainsi que les tirailleurs autochtones. Il reste donc deux lignes de bataille principales directement l’une devant l’autre. On peut également voir en lignes pointillées noires la progression ultérieure des lignes de bataille jusqu’à une distance de 36,6 mètres20 entre les armées, à partir du lieu où les Britanniques ont envoyé leurs rafales de tirs dévastatrices. Les positions géoréférencées des bataillons proviennent directement de la carte du secteur étudié qui a été dessinée en 1759 et autorisée ou approuvée par le Major Patrick Mackellar, responsable du génie et témoin des événements du 13 septembre.

En conclusion, la carte présentée dans cet article illustre l’emplacement des principales lignes de bataille britannique et française par rapport à la topographie contemporaine de la ville de Québec selon la représentation la plus exacte établie jusqu’à maintenant21. Cette carte indique que l’aile droite de la ligne britannique (à 10 h le 13 septembre 1759) était située sur l’élévation où se trouve actuellement le Musée national des beaux-arts du Québec (nommée la colline de Wolfe en 1759). La ligne formée de six bataillons se prolongeait vers le nord-ouest selon un léger angle à partir de ce point. La ligne coupe la rue Grande Allée, se poursuit vers le nord-ouest et prend fin à quelques mètres de la rue Fraser.

Cette disposition correspond à nos conclusions récentes
concernant les forces régimentaires britanniques présentes le matin du 13 septembre, à savoir que seuls 1 505 militaires du rang faisaient directement face aux Français. Presque tous les comptes rendus secondaires modernes sur la disposition des forces soulignent le
« prolongement nord/sud » de la ligne britannique couvrant le promontoire. Nos conclusions sur les effectifs réels des bataillons britanniques ainsi que l’espace nécessaire à leur alignement selon les pratiques de 1759 n’appuient pas cette hypothèse du « prolongement »22.

Le flanc sud de la principale ligne de bataille française, avant la progression vers l’ouest et le début du combat principal, était situé dans le parc des Champs-de-bataille, juste au sud de l’intersection de la rue de Bernières et de l’avenue Taché. À partir de ce point, la ligne s’étendait vers le nord-ouest jusqu’au flanc nord, à l’intersection de l’avenue Turnbull et de la rue de Maisonneuve. Enfin, la carte illustre la progression des deux armées jusqu’au point de contact final, entre l’avenue Cartier et l’avenue Bourlamaque, où a eu lieu l’échange de tirs qui a grandement déterminé l’issue de la bataille.

Earl John Chapman et R. Paul Goodman sont tous deux des officiers associés au 78th Fraser Highlanders, un régiment de cérémonie mis sur pied en 1965 par le Musée David M. Stewart afin de perpétuer l’histoire de l’ancien 78th Regiment of Foot. Earl Chapman a publié de nombreux ouvrages sur la brève histoire du Régiment durant la guerre de Sept Ans. Il est également un spécialiste de l’histoire Black Watch du Canada, de ses débuts jusqu’à la Première Guerre mondiale et a rédigé bon nombre de publications sur le sujet.

Fort Ligonier, Ligonier, Pennsylvanie

The Death of General Wolfe, 1763, par Edward Penny [c.1763-1764]. Une vue de la ligne de bataille britannique (trois rangées de profondeur), peut être observé en arrière-plan de la toile, assez récente, de Penny.

Notes

  1. D. Peter Macleod, La vérité sur la bataille des plaines d’Abraham : les huit minutes de tirs d’artillerie qui ont façonné un continent, Montréal, Éditions de l’Homme, 2008, p. 385-390; Phillip Buckner et John G. Reid, (éd.), Revisiting 1759: The Conquest of Canada in Historical Perspective, Toronto, s.n., 2012.
  2. Journal of the Society for Army Historical Research, vol. 92, no 369, 2014, p. 1-59.
  3. Cette carte présente des techniques utilisées par Louis-Edmond Hamelin, Stéfano Biondo et Joë Bouchard dans l’ouvrage intitulé L’Apparition du Nord selon Gérard Mercator, Québec, s.n., 2013.
  4. Alfred Hawkins, Picture of Québec with Historical Recollections, Québec, s.n., 1834, p. 357 : « […] le combat le plus dur a eu lieu entre le côté droit des gradins et les tours Martello. » [TCO] The Québec Guide, comprising an historical and descriptive account of the City and every place in the vicinity, Québec, s.n., 1844, p. 144-145 : « La position de l’armée britannique le 13 septembre 1759 peut être facilement déterminée si l’on établit que cette colonne [monument de Wolfe] constitue la position de l’aile droite […] » [TCO]. L’ancienne piste de course était située juste au nord de la Terrasse Earl Grey.
  5. Sir James LeMoine, Quebec, Past and Present, Québec, s.n., 1876; Picturesque Québec, Québec, s.n., 1882.
  6. Francis Parkman, Montcalm and Wolfe, vol. II, Londres, s.n., 1885, p. 290. Lorsque la ligne britannique s’est formée, « Québec se trouvait à moins d’un mile, mais ils [les Britanniques] ne pouvaient pas voir la ville étant donné qu’une arrête accidentée située à environ 600 pas, appelée la Buttes-à-Neveu, les en empêchait. » [TCO] D’après cela, la ligne britannique serait située entre l’avenue des Érables et l’avenue de Salaberry.
  7. A.G. Doughty, « The Probable Site of the Battle of the Plains of Abraham », Déliberations et mémoires de la Société royale du Canada = Proceedings and Transactions of the Royal Society of Canada, deuxième série, vol. V, section II. Le plan A est à la suite de la page 378.
  8. « Plan des opérations terrestres du siège de Québec en 1759 » (Reconstitution sur une carte moderne par G. Saint-Michel), Archives du Séminaire de Québec, tiroir 213, no 19. Cette carte, publiée dans l’ouvrage de M. Trudel intitulé Atlas Historique du Canada Français (Québec, s.n., 1961, p. 52), a influencé certains historiens contemporains.
  9. A.G. Doughty et G.W. Parmelee, The Siege of Québec and the Battle of the Plains of Abraham, vol. 2, Québec, s.n., 1901, p. 293.
  10. « A few remarks on “The Siege of Québec” and the Battle of the Plains of Abraham, by A. Doughty, in collaboration with G.W. Parmelee; and on the Probable Site of the Battle of the Plains of Abraham, by A. Doughty », dans Délibérations et mémoires de la Société royale du Canada = Proceedings and Transactions of the Royal Society of Canada, deuxième série, vol. IX, 1903, p. 101-133.
  11. A.G. Doughty et N.E. Dionne, Québec under Two Flags : a brief history of the city, Québec, s.n., 1903, appendice p. XXVI, « The Site of the Battle of the Plains of Abraham ».
  12. IIIe centenaire de la fondation de Québec, du 20 au 31 juillet 1908, Québec, Commission des champs de bataille nationaux, 1908. Les conclusions
    de M. Doughty sur cette question, bien qu’elles aient été tirées il y a plus d’un siècle, influencent toujours les historiens. Pour obtenir les commentaires de l’éditeur Graves, voir l’ouvrage de C.P. Stacey, Québec, 1759 : le siège et la bataille, Les Presses de l’Université Laval (éd.), Québec, 2009. Notes de bas de page, p. 174-175.
  13. Cette carte a été publiée dans un dépliant intitulé Carte historique du parc des Champs-de-bataille, ND, Commission des champs de bataille nationaux (Plaines d’Abraham), actuellement offert au Pavillon de la découverte).
  14. Fondé sur une recherche datant d’avant 1999, le panneau a été revu en 2009 dans le cadre d’une petite exposition au Pavillon de la découverte sur les Plaines d’Abraham. Selon les renseignements obtenus du personnel de la Commission, le responsable du projet a malheureusement pris sa retraite depuis, et le personnel ne peut pas garantir l’exactitude des sources utilisées et la minutie avec laquelle le travail a été effectué. Cette reconstruction situe la ligne de bataille britannique à environ 225 mètres (environ 2,25 terrains de football) à l’est du lieu déterminé dans le cadre du présent article.
  15. Pour obtenir une description et une analyse détaillées de cette carte, voir la référence de la note 2.
  16. Québec, Série Topo, 1/20,000, no 21L14-200-0102, 2001. La New York Public Library (NYPL) offre un service en ligne à cet effet, nommé « NYPL Map Warper ».
  17. Dans le cadre du documentaire intitulé Bloodlines : Who Shot Wolfe, Toronto, Yap Films, 2007, on utilise un processus pour cerner « …l’endroit précis où Wolfe est tombé ». Ce processus comprend un calque effectué par ordinateur d’une carte du champ de bataille en 1759 (Environs of Québec with the Operations of 1759 by Capt. S. Holland, 1760, NMC 2736) et d’une image satellite de la ville de Québec moderne. Cela place l’aile gauche de la principale ligne de bataille britannique légèrement au nord de la rue Fraser qui se prolonge au sud-est vers le monument de Wolfe, approximativement entre l’avenue Bourlamaque et l’avenue des Érables. La carte du Capt Holland a peut-être été tracée à partir de l’une des cartes manuscrites les plus grandes et les plus détaillées dressées par les membres du génie britannique peu après le combat sous la direction de Patrick Mackellar, responsable du génie auprès de Wolfe. Il n’est pas surprenant que les deux résultats (le calque avec l’image satellite et le géoréférencement) soient rapprochés, à une distance de quelque 35-40 mètres (115-131 pieds). Par conséquent, chaque carte valide l’autre.
  18. Ligne britannique, de droite (au sud) à gauche : 35th Foot, Louisbourg Grenadiers, 28th Foot, 43rd Foot, 47th Foot, 78th Foot et 58th Foot. Ligne française, de droite (au nord) à gauche : milices de Québec et de Montréal; régiments de La Sarre, de Languedoc, de Béarn, de Guyenne, de Royal-Roussillon, et milices de Montréal et de Trois-Rivières.
  19. Au nord, le 15th Foot et le 2e Bataillon du 60th Foot; en réserve à l’ouest, le
    48th Foot; le 3e Bataillon du 60th Foot gardait l’Anse-au-Foulon.
  20. Les rapports de l’époque indiquent que les principales lignes de bataille britannique et française étaient situées à une distance de seulement 40 verges lorsque les Britanniques ont envoyé la première salve de tirs.
  21. Il est important de souligner que le processus comprend toujours une marge d’erreur étant donné qu’il est presque impossible d’aligner parfaitement une carte historique et un système coordonné moderne. On doit tenir compte de plusieurs facteurs, notamment l’exactitude de la carte historique – les méthodes de cartographie avant l’époque de la photographie aérienne reproduisent parfois de façon imprécise l’échelle, l’angle, la distance et la direction. De plus, la position relative des points d’appui au sol augmente la marge d’erreur.
  22. La longueur réelle de la principale ligne de bataille britannique (d’après les cartes contemporaines) est de 490,15 mètres (voir la note 2). Bon nombre des tentatives précédentes, dont celle de la Commission des champs de bataille nationaux (Plaines d’Abraham), ont projeté la principale ligne de bataille britannique plus loin au nord que les conclusions de la présente étude. Certaines de ces tentatives ont situé la principale ligne de bataille britannique jusqu’au chemin Sainte-Foy, ce qui n’est appuyé par aucune des cartes manuscrites originales du génie.