Rapport spÉcial

Photo IS21-2015-0041-011 du MDN prise par le caporal Mathieu Gaudreault

Deux enfants syriens se promènent dans le camp de réfugiés syriens à Dalhamiye, au Liban, le 15 décembre 2015.

Opération Provision – Réaction pangouvernementale du Canada face à une crise humanitaire

Les Forces armées canadiennes soutiennent fièrement le plus important accueil de réfugiés de l’histoire du Canada

par le major Lena Angell, CD, MA, officier supérieur des affaires publiques, Force opérationnelle interarmées (FOI) avancée, avec l’aide précieuse du caporal-maître Darcy Lefebvre et du caporal Mathieu Gaudreault, membres de la Caméra de combat des Forces canadiennes

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Le major Lena Angell obtient en 2001 un BA en administration des affaires du Collège militaire royal du Canada. D’abord officier de l’arme blindée avec le Royal Canadian Dragoons, elle effectue en 2002 un transfert volontaire de catégorie de service au Service des affaires publiques. Comme officier des affaires publiques, elle sert avec distinction lors de nombreux déploiements au pays et à l’étranger. En 2014, le major Angell obtient une MA en communications, médias et relations publiques de l’Université de Leicester, au Royaume-Uni. En novembre 2015, elle part en déploiement au Liban pour l’opération Provision, dans le cadre de la contribution des FAC à l’engagement du gouvernement canadien d’accueillir 25 000 réfugiés syriens au Canada avant la fin février 2016. À titre d’officier supérieur des affaires publiques, avec l’appui d’une équipe de la Caméra de combat des Forces canadiennes à Beyrouth (au Liban) et d’une équipe des AP à Amman (en Jordanie), elle est chargée d’informer le public canadien sur les efforts menés actuellement par les FAC et l’ensemble du gouvernement.

L’équipe des affaires publiques des Forces armées canadiennes a eu l’occasion unique de rencontrer à Beyrouth de nombreux responsables importants du traitement des 25 000 réfugiés syriens devant immigrer au Canada d’ici la fin février 2016, ainsi que deux familles directement touchées par le conflit en Syrie.

Le 22 décembre 2015

Forces armées canadiennes

Le commandant de la Force opérationnelle discute de la coordination ministérielle serrée

Une vaste équipe des Services de santé (SS), dont les membres proviennent de partout au pays, conjointement avec des membres du 2e Bataillon, The Royal Canadian Regiment, de la Base de soutien de la 5e Division du Canada Gagetown (au Nouveau-Brunswick), des membres de la 1re Division du Canada de Kingston (en Ontario) et du personnel de l’Aviation royale du Canada (ARC) basé à Bagotville (au Québec), se sont regroupés pour former la Force opérationnelle interarmées (FOI) avancée. L’équipe des Forces armées canadiennes – qui compte environ 230 personnes – fonctionne à plein régime depuis le début décembre. Elle appuie la réinstallation des réfugiés sous la direction d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC). Le soutien des FAC comprend le transport aérien des deux premiers groupes de réfugiés à partir du Liban, la prise de données biométriques, des services d’administration et d’entrée de données, les services d’interprètes et d’officiers de liaison et l’examen médical des immigrants.

« C’est une réussite », indique le lieutenant-colonel Patrice Beauchamp, commandant de la FOI avancée. « Nous sommes en train de développer une bonne coordination avec tous les autres ministères : Transports Canada, l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC), Immigration, la mission en elle-même [Affaires mondiales Canada] et d’autres partenaires comme l’OIM (Organisation internationale pour les migrations), qui assurent le soutien logistique. Ce sont des gens formidables. »

Toute opération majeure comporte des difficultés, mais celle-ci en comporte un lot unique. « Une chose qui est difficile est qu’ils [les autres ministères] ont un roulement plus rapide que nous. Nous établissons donc ce réseau et une certaine façon de mener les activités, mais les gens s’en vont et sont remplacés. Notre approche est plus statique. Cette opération est très complexe, mais c’est une expérience fantastique. »

Le lieutenant-colonel Beauchamp mentionne les nombreuses composantes de la mission et la façon dont il met à profit toute l’expérience accumulée durant sa carrière dans les FAC. « Pour moi, c’est faire partie de quelque chose de plus grand que tout ce que j’ai connu en 28 ans de carrière. J’ai l’habitude de traiter avec d’autres ministères, mais cette opération est plus complexe et beaucoup plus vaste, parce que nous parlons de cinq sous-ministres et ministères différents qui coordonnent les efforts. Pour moi, c’est un défi et une façon de consolider tout ce que j’ai fait par le passé. Donc, sur le plan personnel, c’est un moment important. »

Témoin de chaque étape du processus, le lieutenant-colonel Beauchamp a vu les résultats de ses propres yeux. « J’ai eu l’occasion de parler à des familles et enfants réfugiés, afin d’avoir une idée de ceux que nous emmenons, et je vois beaucoup de positif, beaucoup de sourires. Au Canada, on ne voit jamais des gens attendre à l’aéroport en souriant. Ils sont très reconnaissants de ce que leur offre le gouvernement du Canada, soit une chance d’entamer une nouvelle vie. C’est très émouvant. »

Les Services de santé effectuent les examens médicaux

La plus grande concentration de membres des FAC est dans un hôpital de Beyrouth, où ils occupent une aile et utilisent le laboratoire et les installations de radiographie en place. Ici, les FAC – une solide équipe de médecins, d’infirmiers et d’administrateurs de soins de santé, ainsi que des techniciens en services médicaux, en laboratoire et en radiologie, appuyés par des interprètes des FAC – effectuent tous les examens d’immigration.

« Les gens ici travaillent très fort, indique le lieutenant-colonel Andrew Currie, médecin-chef de la Force opérationnelle. Définitivement, ce qui a surpris beaucoup de gens est que nous soyons capables de travailler en dehors de ce que nous faisons habituellement. Des caporaux jusqu’à moi, nous sommes en mesure d’identifier et d’utiliser des compétences que nous ignorions peut-être avoir. C’était incroyable de voir notre équipe se souder et créer une clinique là où il n’y avait aucune clinique auparavant. »

Chaque membre de l’équipe des SS fait régulièrement des journées de travail de 12 à 14 heures, mais ces longues journées ne sont pas un problème. « La partie la plus difficile de cette mission est d’écouter les histoires personnelles des réfugiés qui ont dû quitter tout ce qu’ils connaissaient et fuir leur pays », raconte le lieutenant de vaisseau Sheena Teed, une infirmière responsable de la supervision du laboratoire. « C’est difficile de savoir qu’il y a autant de personnes dans le besoin alors que je ne peux en aider qu’un certain nombre. Cette expérience m’a permis d’acquérir une nouvelle vision de ce que cela veut dire d’être Canadienne, avec toutes les possibilités et tous les droits que nous avons. »

Photo IS21-2015-0025-007 du MDN prise par le caporal Mathieu Gaudreault

Un Airbus CC-150 Polaris, transportant des réfugiés syriens vers le Canada, se prépare à décoller de Beyrouth, au Liban, dans le cadre de l’opération Provision, le 12 décembre 2015.

L’ARC contribue au transport aérien

La contribution de l’ARC à l’opération s’est fait sentir le plus fortement les 10 et 12 décembre derniers, lorsqu’un Airbus CC-150 Polaris a transporté plus de 300 réfugiés syriens au Canada. Ce déplacement a nécessité une coordination serrée, non seulement avec les autres partenaires canadiens, mais aussi avec les aéroports et les services de sécurité locaux. Les membres de l’ARC, notamment l’Escadron des mouvements aériens responsable de la vérification additionnelle des personnes et des bagages, l’officier des opérations, le commandant et l’équipage de l’appareil, les mécaniciens de bord et les arrimeurs, ainsi que l’équipe au sol, ont tous contribué aux départs réussis.

« Tous, au sein de l’ARC et des FAC, nous sommes très fiers de prendre part à cette opération et d’appuyer nos partenaires des autres ministères tels qu’IRCC, l’ASFC et Transports Canada, ainsi que les agences locales ici : la sécurité de l’aéroport, les forces armées et d’autres organismes de sécurité », indique le lieutenant-colonel Dan Coutts, directeur de l’élément de coordination de la composante aérienne. « C’est un privilège et un honneur d’assurer le transport des deux premiers groupes de réfugiés vers le Canada. »

La chef de la mission parle de sécurité, de santé publique et des valeurs canadiennes

Dans cette opération complexe, Michelle Cameron, ambassadrice du Canada dans la République libanaise, joue un rôle clé en tant que chef de mission. « Mon travail est de diriger l’effort pangouvernemental pendant que divers ministères travaillent ensemble à la réinstallation des réfugiés syriens, explique l’ambassadrice. Certains jours, cela signifie que mon travail consiste à m’effacer pour laisser travailler les gens formidables qui sont ici. D’autres jours, j’assure une liaison serrée avec le gouvernement libanais pour m’assurer que nous agissons de manière cohérente avec les valeurs canadiennes et les processus libanais. »

Au sujet de la sécurité des Canadiens, particulièrement des préoccupations exprimées quant à la possible infiltration de terroristes dans la chaîne des réfugiés, l’ambassadrice souligne la solide intégration de l’expertise canadienne. « Le Canada réinstalle des réfugiés et encourage la migration depuis des années. Donc, nous avons entouré cet effort d’un processus bien défini. Nous avons des partenaires des forces policières et du renseignement au Canada et partout dans le monde. Nous ne tournons pas les coins ronds à ce sujet. Nous nous assurons que tous les processus sont suivis, que nous travaillons avec nos partenaires. Durant tout le processus, deux points sous-tendent tous nos efforts, soit la sécurité et la santé des Canadiens et des réfugiés. »

L’ambassadrice explique que la perte absolue subie par les réfugiés syriens est une facette de l’histoire que doivent connaître les Canadiens. « J’aimerais assurer aux Canadiens qu’il s’agit véritablement d’un effort humanitaire qui cadre avec les valeurs canadiennes depuis la fondation de notre pays. Je crois que si les gens pouvaient venir ici et voir les conditions dans lesquelles vivent les réfugiés – que ce soit dans une colonie non officielle ou dans un appartement surpeuplé où plusieurs familles sont regroupées, tentant d’obtenir assez d’argent pour la nourriture et le loyer –, ils verraient que ce sont les valeurs canadiennes qui agissent ici. Cet effort humanitaire visant à amener 25 000 réfugiés syriens au Canada de façon rapide, sûre et efficace, et avec tout le soutien dont les Canadiens sont capables, a, je crois, de quoi inspirer la fierté. Et comme le sont les membres de mon équipe, je crois que les Canadiens devraient en être fiers. »

Photo IS10-2015-0037-10 du MDN prise par le caporal Darcy Lefebvre

Michelle Cameron, ambassadrice du Canada au Liban, offre un ours en peluche à un enfant alors que les réfugiés syriens se préparent à quitter le Liban pour s’installer au Canada dans le cadre de l’opération Provision menée par le gouvernement du Canada, le 10 décembre 2015.

IRCC dirige l’opération complexe et remercie les ministères partenaires

IRCC a l’habitude de la réinstallation de réfugiés. « Nous sommes présents au Liban depuis de nombreuses années dans le cadre de la mission diplomatique dans le pays », indique Sharon Chomyn, chef de projet à IRCC. « Toutefois, avec l’annonce [par le gouvernement du Canada d’accueillir 25 000 réfugiés avant la fin février], nous avons dû intensifier nos opérations au Liban, en Jordanie et en Turquie. Nous jouons ici le rôle de responsables du projet. Nous coordonnons la réalisation de ce projet sur le terrain en travaillant étroitement avec un certain nombre de partenaires sur place. »

Selon Mme Chomyn, avec de nombreux ministères relevant tous de leur propre administration centrale, la solidité des communications à tous les niveaux et dans tous les sens hiérarchiques doit être au cœur de l’opération. « Il est toujours difficile, dans un cas aussi compliqué et aussi vaste, d’avoir un programme de communication parfait. Cependant, je suis très, très heureuse du déroulement des activités ici. Chaque fois qu’il y a eu des problèmes, nous avons trouvé des manières de les surmonter. Je fais ce type de travail depuis 30 ans et je n’ai jamais vu quoi que ce soit d’aussi gros et complexe fonctionner aussi bien. Il faut pour cela remercier les gens qui sont sur le terrain pour faire fonctionner le tout, malgré les frictions qui peuvent parfois survenir ou les failles de communication. »

Lors d’une récente visite au centre d’opérations canadien, Mme Chomyn a été témoin de l’expérience. « J’ai été tellement impressionnée par la façon dont tout fonctionnait là-bas, l’état d’esprit très positif, malgré le fait que tous les participants de la mission [IRCC, ASFC, OIM, MDN] sont très, très fatigués. Ils font des journées de 12 à 14 heures depuis plusieurs semaines. Les réfugiés eux-mêmes, malgré les circonstances dans lesquelles ils vivent, gardent un moral remarquablement bon, les enfants sont heureux, tout le monde a l’air d’être bien pris en charge. »

Partenariat avec le MDN : une nouvelle relation

Mme Chomyn souligne la contribution remarquable des Forces armées canadiennes qui offrent un soutien direct et produisent des effets réels au centre d’opérations canadien. « Je n’ai jamais vu des données biométriques recueillies si rapidement. Je ne doute pas que cela soit dû en partie aux compétences du personnel du MDN, mais aussi au système de TI que nous avons ici. » Elle rend aussi hommage aux FAC pour leur travail dans un hôpital à proximité, où elles font le tri médical, tandis qu’à l’ambassade (le bureau administratif), des commis et adjoints administratifs militaires font l’entrée de données.

« Ce qui se passe ici sur le terrain est très intéressant, a-t-elle ajouté. Nous [IRCC et le ministère de la Défense nationale] faisons bien sûr partie tous deux du gouvernement du Canada, mais n’avons pas souvent l’occasion de travailler aussi étroitement qu’ici. »

Photo IS10-2015-0037-03 du MDN prise par le caporal Darcy Lefebvre

Sharon Chomyn, directrice des opérations - Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada, discute avec des réfugiés syriens qui attendent de passer la sécurité de l’aéroport international de Beyrouth, alors qu’ils s’apprêtent à quitter le Liban pour s’installer au Canada, le 10 décembre 2015.

Partenariat avec l’ASFC : en terrain familier

À l’inverse, Mme Chomyn fait remarquer que l’ASFC et IRCC partagent une longue histoire commune et ont l’habitude de travailler très étroitement. Ensemble, les deux ministères appliquent la Loi sur l’immigration et la protection des réfugiés, loi canadienne en matière d’immigration, chacun ayant des responsabilités distinctes en vertu de cette loi. L’ASFC contribue à certains aspects du traitement du dossier de chaque demandeur, comme les vérifications d’antécédents et de sécurité. De plus, en collaboration étroite avec l’OIM, les autorités aéroportuaires locales et les organes de sécurité partenaires, l’ASFC est chargée de diriger les dispositions de départ, le transport des réfugiés jusqu’à l’aéroport, la vérification des documents de voyage, les inspections de préembarquement, la résolution des problèmes liés à la sécurité et les détails douaniers liés aux effets personnels et aux bagages.

« L’ASFC est très fière de prendre part à cette opération et travaille de près avec divers ministères, explique Mary Teresa Glynn, chef d’équipe de l’ASFC. Ce fut vraiment une opération intéressante qui, bien sûr, offre sa part de défis et d’occasions uniques. Une des parties les plus difficiles de cette opération, de mon point de vue, a été de déterminer les rôles et responsabilités de tous les différents intervenants qui travaillent ensemble. Nous sommes nombreux à partager des aspects d’un mandat, alors il a été difficile de trouver des façons de tirer profit au maximum de nos atouts afin d’atteindre notre objectif commun. Nous nous en sommes bien tirés. »

Quand on la questionne sur l’importance de cette mission, Mme Glynn renvoie aux idéaux intrinsèques des Canadiens. « Je crois que cette mission est importante pour les Canadiens parce que le travail humanitaire répond à des valeurs fondamentales pour eux. Nous avons l’occasion de mettre à profit notre réseau international et de collaborer avec les ministères partenaires pour adopter une approche pangouvernementale. Le Canada a toujours été un pays d’accueil. Cette opération en fait foi. »

Photo IS10-2015-0036-07 du MDN prise par le caporal Darcy Lefebvre

Le lieutenant de vaisseau Teed et le capitaine Michelle Mills, infirmières de la Force opérationnelle interarmées avancée, examinent le dossier médical d’un réfugié syrien lors de l’évaluation médicale effectuée dans le cadre de l’opération Provision menée par le gouvernement du Canada, à Beyrouth, au Liban, le 9 décembre 2015.

Affaires mondiales Canada : un partenaire essentiel

Mme Chomyn précise que l’opération ne pourrait avoir lieu sans le soutien logistique et la plateforme administrative d’Affaires mondiales Canada. « Il s’agit d’un partenaire très important pour nous dans tout le travail que nous effectuons à l’étranger, particulièrement à l’appui du projet de réinstallation des réfugiés syriens. » Affaires mondiales contribue à l’octroi de visas, à la vérification et au transport vers différentes destinations de sacs diplomatiques (matériel et équipement à l’appui de l’opération), à l’accueil, de même qu’à l’hébergement et au transport du personnel en service temporaire venant apporter son aide. De plus, Affaires mondiales offre un soutien des TI et des services de sécurité, gère l’approvisionnement et les finances, coordonne les demandes de renseignements des médias et dirige l’opération avec les autorités libanaises, par l’intermédiaire de la chef de mission.

Les victimes de la guerre civile en Syrie

Le flot de réfugiés continue à un rythme alarmant. Certains reportages médiatiques indiquent que jusqu’à 4,2 millions de Syriens ont été forcés de quitter leur domicile depuis le début du conflit en 2011. Chacun a sa propre histoire, à l’instar d’Elizabeth Demirijan et de Joumaa Al Moussa.

Une famille parrainée par le secteur privé parle de la bonté des Canadiens

Elizabeth Demirjian et son mari Joseph, des réfugiés parrainés par le secteur privé, sont impatients de revoir les frères d’Elizabeth, dont un est arrivé au Canada 5 mois plus tôt et l’autre y vit depuis 25 ans. « Ils nous attendent pour la réunion familiale, pour célébrer Noël et le Nouvel An tous ensemble », dit-elle à bord de l’Airbus CC-150 Polaris, le premier appareil à quitter le Liban avec des réfugiés à son bord, le 10 décembre. Le fils et la mère d’Elizabeth, demeurés au Liban, devraient suivre sous peu. « Je serai plus heureuse à ce moment », ajoute t elle. Il s’agit de la première fois qu’Elizabeth et son mari viennent au Canada. Malgré le climat douteux et les températures froides qui l’attendent, elle se concentre plutôt sur l’accueil chaleureux qu’elle anticipe de la part des Canadiens. « Ils sont un peuple très gentil. J’ai entendu parler de Montréal. Mon frère habite à Laval. Ils s’entraident. Mon mari pourra peut-être trouver un travail et apprendre le français. »

Photo IS10-2015-0036-08 du MDN prise par le caporal Darcy Lefebvre

Le caporal-chef Sandra Eis, technicienne médicale de la Force opérationnelle interarmées avancée, mesure un bébé lors de l’évaluation médicale effectuée dans le cadre de l’opération Provision, le 9 décembre 2015.

Une famille de réfugiés parrainée par le gouvernement voit un avenir pour les enfants

« La chose la plus importante est l’éducation que ses enfants pourront recevoir », affirme Tatiana Audi, une employée du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) qui sert d’interprète à Joumaa Al Moussa, un réfugié de 29 ans qui vit dans une tente à armature de bois montée sur une dalle de ciment, dans une colonie non officielle de Dalhamiye (plaine de la Bekaa) où vivent plus de 600 réfugiés. On a récemment approché Joumaa au sujet d’une réinstallation au Canada. Il entamera bientôt le processus de demande avec sa femme Khatoun, 25 ans, et leurs trois jeunes enfants : Aya (7 ans), Mohamad (5 ans)et Ahmad (3 ans). « Il voit la réinstallation comme un avenir meilleur pour ses enfants », ajoute Tatiana. Réfugié depuis 3 ans, ayant vu sa maison détruite, son mode de vie anéanti – il est passé de la classe moyenne très à l’aise à la pauvreté, devant se débrouiller avec les 400 $ US par mois provenant des programmes d’aide de l’UNHCR et de petits boulots saisonniers – ses yeux s’emplissent de larmes et sa voix s’éteint jusqu’à presque un murmure quand il parle de l’avenir.

Comment une famille de réfugiés syriens au Liban parvient-elle au Canada?

Le processus débute par la définition des critères par le gouvernement du Canada. Au premier plan : la vulnérabilité des réfugiés, la sécurité nationale, et la santé et la sécurité des Canadiens. L’UNHCR inscrit les personnes qualifiées, puis le processus démarre réellement. Un simple message texte est envoyé à la famille, suivi des dispositions de transport prises soit par les réfugiés, soit par l’OIM, jusqu’au centre d’opérations du Canada (communément appelé le centre de traitement) à Beyrouth, où a lieu le traitement en bonne et due forme.

Oscar Jacobs, gestionnaire du centre d’opérations du Canada, a expliqué aux Affaires publiques des FAC chaque étape du processus. Il y a d’abord la préréception, où on vérifie le nom des nouveaux arrivants avant de laisser quiconque entrer dans le centre. Les réfugiés doivent franchir le contrôle de sécurité, semblable à un détecteur de métal et aux autres systèmes dans un aéroport. Ils se rendent ensuite à une aire de réception, puis à une station de photographie pour faire prendre leur photo de visa. Par la suite, on prend leurs empreintes digitales et d’autres photos numériques et on consigne les données biométriques, afin de confirmer l’identité des personnes et de prévenir les vols d’identité. Le tout se poursuit avec la station des formulaires et des demandes de visa. On passe en revue les dossiers avant les entrevues, puis on passe immédiatement aux entrevues, où des experts exécutent un interrogatoire bien défini afin de vérifier l’information fournie par les réfugiés et de confirmer leur admissibilité. Viennent ensuite les vérifications suivant l’entrevue, où des spécialistes passent en revue l’information et mettent à jour chaque dossier. Enfin, on donne aux réfugiés un rendez-vous pour leur examen médical, qui sera exécuté par le personnel des FAC dans un hôpital à proximité ou par l’OIM dans diverses cliniques.

L’ensemble du processus au centre est « une machine bien huilée ». Une famille moyenne de six réfugiés syriens le suit en trois heures. Une journée supplémentaire est requise pour la partie médicale. À l’hôpital, un processus en cinq étapes est établi : la vérification de l’identité, l’inscription et les photos, les examens de laboratoire, les radiographies du tronc et un examen complet par un médecin. Par la suite, les membres de la famille retournent à leur logement temporaire ou à leur colonie non officielle et attendent qu’on les informe par texte ou téléphone que les dispositions de transport ont été prises et que leurs vies changeront bientôt à jamais.

Pour en savoir davantage sur la réaction pangouvernementale, visitez les sites Web suivants :

Affaires mondiales Canada à l’adresse http://www.international.gc.ca/development-developpement/humanitarian_response-situations_crises/syria-syrie.aspx?lang=fra

IRCC à l’adresse http://www.rescue.org/crisis-syria

Op Provision du MDN/des FAC à l’adresse http://www.forces.gc.ca/fr/operations-etranger/op-provision.page

ASFC à l’adresse http://www.cic.gc.ca/francais/index.asp

Sur Twitter : #Bienvenueauxréfugiés

Photo IS10-2015-0038-05 du MDN prise par le caporal Darcy Lefebvre

Les Al Moussas, une famille de réfugiés syriens sur le point de faire une demande pour venir s’installer au Canada, sont interviewés par les affaires publiques de la Défense nationale dans leur abri temporaire au camp de réfugiés de Dalhamiye, dans la vallée de la Bekaa, au Liban, le 15 décembre 2015.